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Nord: des cours de récréation "dégenrées" pour redonner l'espace aux filles

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Plusieurs municipalités ont décidé de proposer des espaces différents dans les cours de récréation avec moins de terrains de foot, plus d'aires de jeux, de tables et de végétalisation pour créer de la mixité inter-sexe et inter-âge. C'est le cas dans une école d'Hem.

En 2018, l'UNICEF pointait du doigt dans un rapport la séparation des sexes à l’école, notamment dans les cours de récréation: les garçons au large et au centre, les filles sur le côté. Un constat toujours visible dans les cours de récréation françaises, notamment avec le ballon.

"Quand on joue avec les garçons, on est dans les équipes avec les garçons qui ne savent pas jouer, vu qu'on ne sait pas jouer" explique Louna, une jeune écolière à Hem dans le Nord. "Chacun a sa place, les garçons jouent au foot et nous avec notre balle et puis c'est tout."

"Redonner l'espace aux filles"

Que Louna se rassure, à la rentrée fini les clivages. Dans la cour de son école, tout a changé: une des cages de foot a été retirée et le terrain réduit pour laisser place à des espaces de convivialité et des aires de jeux pour s’amuser différemment. Et surtout ensemble.

"On avait des équipements qui reléguaient les filles un peu dans les coins. L'idée, c'est essayer de redonner l'espace aux filles dans nos écoles. On est dans des quartiers populaires, il faut absolument dès le plus jeune âge apprendre à vivre ensemble", indique Francis Vercamer, maire UDI d'Hem, au micro de BFM Lille.

Plus de verdure dans les cours de récréation

Dégenré, mais aussi débitumisé. Plusieurs îlots de verdure ont été aménagés et des dizaines d’arbres vont être plantés dans quelques mois. "On s'est rendu compte qu'une cours bitumée sans rien, c'est très pauvre et que les enfants ne peuvent rien faire", explique Clémentine Delval, cheffe de projet pour l'association "Récréations Urbaines".

"Quand il n'y a pas de support de jeu, c’est souvent le corps de l’autre qui devient support de contact, et là aussi, il peut y avoir des dérives avec plus de violence" développe la cheffe de projet.

Dans la métropole Lilloise, l’idée de cours végétalisée avait germé il y a déjà plusieurs années. Dans quelques mois, au total, 79 établissements scolaires auront été transformés.

Alexia Prunier, Lionel Top et Alicia Foricher