Nord: comment le golf de Ronchin s'adapte à la sécheresse

Vu du ciel, le golf Lille Métropole de Ronchin, dans le Nord, a des allures de désert. Alors que la sécheresse dans le département du Nord a atteint des niveaux historiques depuis le début de l'été, ses effets se font ressentir partout et les gazons verts des terrains de golf sont presque tous devenus jaune.
A Roncin, toutes les pelouses ont brûlé, sauf les greens. Indispensables pour jouer, ces derniers continuent d’être arrosés. Car ici, aucune restriction particulière liée à la sécheresse n'a été ordonnée, toutefois le golf s'est adapté à la sécheresse qui touche le département. "On peut choisir nos heures de démarrage d'arrosage. Donc on le fait quand les températures sont assez douces, assez clémentes, pour que l'humidité reste au sol", explique Jean-Camille Cezard, intendant du parcours du golf Lille-Métropole.
"Si vous arrosez en pleine journée, vu qu'il fait très chaud vous allez avoir une évapo-transpiration assez énorme et donc une perte d'arrosage", indique Jean-Camille Cezard.
Un hectare et demi arrosé sur 90 dans le golf
Toutefois du côté de Lille, même si aucune interdiction ne s'impose aux golfs, pas question de gaspiller l'eau pour autant. La consommation a été réduite de moitié et deux bassins de rétention ont d'ailleurs été créés pour capter l'eau de pluie.
Le golf de Lille consomme environ 100 à 120m3 d'eau par jour, uniquement de pluie ou issue des forages, et qui n'est donc jamais potable.
En conséquence, seul un hectare et demi sur les 90 du golf reçoit de l’eau à l'heure actuelle. Une décision comprise pas les habitués des greens lillois. "Il faut s'habituer à tout et faire avec. L'hiver, on joue avec des terrains un peu plus boueux, aujourd'hui ils sont un peu plus secs", assure-t-on du côté du parcours.
"Ça me parait normal de tenir compte de la pénurie d'eau et de la sécheresse. Les golfs ont des décisions et des responsabilités à prendre dans ce domaine", confie une habituée du golf de Ronchin au micro de BFM Grand Lille.
Du côté des détracteurs du golf, davantage de restrictions sont attendues mais pour le gérant de ce dernier, ces questions dépassent la simple pratique du sport. "Il faut surtout penser aux emplois qu'il y a derrière. Si jamais on est amené à fermer le golf parce qu'on ne peut plus arroser les greens, il y aura au golf de Lille une trentaine de salariés qui seront au chomage", explique Matthieu Leszczynski, directeur du golf de Ronchin.
Le bassin lillois est toujours en vigilance sécheresse et aucune averse n’est attendue avant la mi-août, selon les prévisions.