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Meurtre de Nathalie Debaillie: son frère raconte l'"enfer" qu'elle a vécu avant l'ouverture du procès

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L'ex-conjoint de Nathalie Debaillie est jugé à partir de ce lundi 24 juin pour le meurtre de la quadragénaire en 2019. Cette dernière avait signalé à plusieurs reprises le harcèlement et les menaces de la part de l'accusé.

Une vie dans la peur. Alors que s'ouvre ce lundi 24 juin le procès de l'ex-conjoint de Nathalie Debaillie, accusé de l'avoir tuée en 2019 avec l'aide de trois complices, le frère de la quadragénaire se souvient de l'enfer qu'avait vécu sa sœur dans les mois qui ont précédé sa mort.

Sur les photos qu'il garde de sa sœur, Nicolas Debaillie voit bien que le sourire de Nathalie cache la détresse d'une femme harcelée par son ancien compagnon.

"Cette photo-là, c’est juste quelques jours avant sa mort. Elle met des lunettes de soleil parce qu’on voit qu’effectivement, elle est exténuée", déclare-t-il auprès de BFMTV.

Des signalements à plusieurs reprises

Nathalie Debaillie avait rencontré Jérôme Tonneau en 2016. Elle avait mis fin à cette relation au bout de deux ans, marqués de tensions au sein du couple. Son ancien compagnon avait alors commencé à la harceler et la menacer de mort.

À plusieurs reprises, Nathalie Debaillie avait alerté les autorités contre son ex-conjoint. Elle avait notamment déposé trois mains courantes et une plainte, pour lesquelles Jérôme Tonneau n'avait jamais été inquiété.

"C'était un enfer. Elle a fait mettre une alarme, elle s’est acheté une bombe lacrymogène, elle a constaté qu’il avait mis un logiciel espion (sur son téléphone, NDLR). Elle était terrorisée. Tout lui rappelait sa présence, et le danger", raconte Nicolas Debaillie.

En mai 2019, Nathalie Debaillie avait été enlevée par son ex-conjoint et trois complices sur le parking de son lieu de travail. Jetée à l'arrière d'une camionnette, elle avait été emmenée au domicile de Jérôme Tonneau à La Madeleine, où son corps avait ensuite été retrouvé égorgé.

Aujourd'hui, l'avocat de Jérôme Tonneau tente d'expliquer un geste lié à l'état psychologique de l'accusé. "On est vraiment dans ce cadre de quelqu’un qui est en dépression, quelqu’un qui n’arrive pas à gérer la situation qui est celle qu’il vit actuellement, et qui part dans cet espèce de délire morbide, qui se termine par la mort de cette femme."

De son côté, la famille de Nathalie Debaillie et son avocate ont déposé plainte contre l'État pour de multiples défaillances qui ont mené à la mort de Nathalie.

Jérôme Tonneau encourt la prison à perpétuité. Ses trois complices sont également jugés pour avoir participé à l'enlèvement de Nathalie Debaillie.

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Le numéro national de référence et d'écoute pour les femmes victimes de violences, en particulier de violences conjugales. Ce numéro est gratuit, accessible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Les femmes contactant ce numéro sont orientées vers des associations et structures qui peuvent leur apporter un accompagnement.

Mélanie Bertrand avec Laurène Rocheteau