Meurtre de Nathalie Debaillie: la réclusion criminelle à perpétuité requise contre Jérôme Tonneau

Nathalie Debaillie, habitante de La Madeleine (Nord) tuée par son ex-conjoint en mai 2019. - BFMTV
Neuf jours après l'ouverture du procès, la procureure générale a requis ce mercredi 3 juillet la réclusion criminelle à perpétuité contre Jérôme Tonneau, jugé depuis le 24 juin aux assises du Nord, à Douai, pour le meurtre de Nathalie Debaillie, a appris BFM Grand Lille auprès de Maître Carine Delaby-Faure, avocate de la partie civile.
Une peine de 30 ans de réclusion criminelle a également été requise contre Mr. Dobrea, un vieil ami et bras-droit de Jérôme Tonneau. 20 ans ont été requis contre deux autres hommes.
Tous les trois étaient les complices de ce féminicide sordide survenu cinq ans plus tôt dans la métropole lilloise.
Une personnalité immature
Au cours de son procès, Jérôme Tonneau n'aurait pas supporté le récit du meurtre qu'il a planifié et se serait emporté, menant à son exclusion du tribunal. Doté d'une personnalité jugée immature, liée à une carence affective lors de l'enfance, il est également décrit par Maître Carine Delaby-Faure comme un manipulateur.
"Jérôme Tonneau a toujours reconnu les faits et les a parfois revendiqués", racontait-elle à BFM Grand Lille, le 25 juin dernier, décrivant la "perversité" de l'accusé.
"Il écrit beaucoup, à tout le monde, depuis le début de la procédure, notamment aux juges d'instruction. Il a adressé au président de la cours d'assises le 14 juin un courrier (...) dans lequel il revient sur les enjeux de ce procès. Il indique qu'il va rétablir la vérité et que s'il est obligé de faire le procès de Nathalie Debaillie, il le fera", ajoute l'avocate.
L'Etat attaqué en justice
Incapable d'accepter sa rupture avec Nathalie Debaillie, Jérôme Tonneau la menaçait depuis plusieurs mois. La Lilloise avait déposé plusieurs plaintes et mains courantes contre lui, la dernière remontait d'ailleurs à cinq jours avant sa mort.
Après avoir été hospitalisé à la suite d'une tentative de suicide, l'accusé avait essayé d'enlever à trois reprises son ancienne compagne avant d'y parvenir en mai 2019.
Aidé de ses complices, l'homme a enlevé Nathalie Debaillie sur le parking de son lieu de travail avant de l'emmener à son domicile de La Madeleine (Nord). Sur place, il l'a torturé à l'aide d'un cutter, comme l'attestent l'autopsie et les examens médico-légaux, avant de l'égorger dans sa salle de bain. Les forces de l'ordre retrouveront son corps baignant dans une mare de sang.
Face aux multiples appels à l'aide de Nathalie Debaillie, qui a saisi la justice à plusieurs reprises, sa famille a également attaqué l'Etat en responsabilité, car elle estimait que rien n'a été fait pour la protéger.