Maltraitances familiales dans le Pas-de-Calais: les parents condamnés à deux ans de prison avec sursis

La "maison de l'horreur" à Noyelles-sous-Lens, où des enfants accusent leurs parents de maltraitanc. - BFMTV
Un couple de Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais) a été condamné jeudi à deux ans d'emprisonnement, avec sursis probatoire de deux ans, par le tribunal correctionnel de Béthune pour des maltraitances ou négligences sur six de leurs enfants.
Le tribunal a aussi ordonné à l'encontre de ce couple quadragénaire des obligations particulières de travail, des soins psychologiques et l'indemnisation des victimes.
Mais il a relaxé les parents concernant deux des enfants pour le traitement desquels ils étaient mis en cause, l'aînée des filles, 20 ans, et la petite dernière de moins d'un an, et n'a retenu que les négligences parentales concernant une adolescente de 14 ans. Au total, la fratrie compte dix enfants.
"On s'est sentis dépassés, fatigués",
Le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis probatoire de deux ans dans cette affaire qui avait fait grand bruit lors de sa révélation en septembre.
Plusieurs médias étaient allés jusqu'à évoquer une "maison de l'horreur", un qualificatif jugé alors "exagéré" par le procureur de Béthune, Thierry Dran.
Lors de l'audience le 22 janvier, le père, 44 ans, et la mère, 40 ans, avaient contesté toute violence physique.
"On s'est sentis dépassés, fatigués", avait tenté d'expliquer la mère. "C'était un calvaire, par moments", avait renchéri son conjoint, un réparateur automobile, qui ne sait "qu'un peu" lire et écrire.
De graves négligences
L'un des aînés avait déclenché fin août la saisie du parquet, puis l'interpellation de ses parents, après un appel aux services sociaux.
Les policiers avaient notamment découvert au domicile familial deux fillettes de deux et quatre ans attachées à leurs chaises hautes, à l'aide de sangles serrées, dans un état d'hygiène déplorable.
Auditionnée, la fratrie avait raconté des années de maltraitances, certains évoquant même des gifles et des "coups de poing", en plus de violences psychologiques et de graves négligences. Aucune trace de coup n'a cependant été constatée.
"Je ne contesterai pas (...) le droit pour ces enfants de dire que pour eux, c'était la maison de l'horreur", avait lancé la procureure dans ses réquisitions.
Elle avait estimé que les parents n'étaient pas "des sadiques", mais que l'affaire relevait d'une "violence quotidienne et banalisée".