Lille: un sondage révèle qu'une grande majorité des étudiants en médecine souffrent d'anxiété

Le constat est alarmant. Une étude menée par la faculté de santé de Lille, dans le Nord, et parue le 27 février, révèle que plus de 90% des sondés souffrent de surcharge de travail, de stress ou d'anxiété. Au total, 826 étudiants ont pris part à ce sondage lancé à l'initiative du doyen de la faculté.
"Le sondage a montré que, malheureusement, on n'est pas tout seuls (...) à avoir mal vécu (son) trimestre, se désole Victor Leclercq, étudiant en quatrième année de médecine, auprès de BFM Grand Lille. (...) C'est encore plus affligeant de voir que c'est les trois-quarts de notre promo qui est commme ça."
Environ 57% des étudiants ont déjà pensé à arrêter leurs études
Un mal-être généralisé touche les étudiants en médecine, selon le sondage. Plus de 65% des répondants affirment que leurs études ont un impact négatif sur leur équilibre personnel.
Les termes privilégiés par les étudiants pour décrire leur semestre sont "stressant", "fatiguant" et "difficile". Plus de 57% des sondés affirment également penser au moins de temps à temps à arrêter leurs études.
"Ce qui est compliqué, c'est qu'on sait à quoi s'attendre, mais on se dit des fois qu'on est un peu tout seuls", renchérit Victor Leclercq.
"Un appel à l'aide"
Certains sondés, appelés à s'exprimer librement dans certaines réponses, ont également fait montre d'une grande détresse et demandent à être entendus par la faculté.
"Nous n'en pouvons plus. Je suis sous antidépresseurs et anxiolytiques et pourtant je ne dors plus et je suis tout le temps stressée. (...) Aidez-nous s’il vous plaît. (...) Ne nous laissez pas mourir", interpelle une jeune étudiante, anonyme, dans l'une des réponses au sondage.
"Il ne faut pas du tout prendre ce sondage comme une attaque, mais vraiment comme un appel à l'aide de la part d'étudiants qui ont vraiment besoin qu'on les écoute et qu'on les accompagne", souligne Quentin Quairière, étudiant élu en quatrième année de médecine sur BFM Grand Lille.
Un "cursus plus fluide" à l'étude
L'université de médecine de Lille a, depuis la parution du sondage, répondu à cet appel, assurant avoir "immédiatement mobilisé (son) équipe pédagogique" et se disant "détermin(ée)" à "aider" les étudiants.
"Des modifications significatives des études, visant à aménager un cursus plus fluide et adapté ont été évoquées et seront proposées très prochainement", promet la faculté.
"Nous allons faire un reset (réinitialisation, ndlr), repartir sur de bonnes bases et on va se doter d'outils de communication", indique également Dominique Lacroix, doyen de la faculté de médecine UFR3S, à notre micro.
L'équipe enseignante doit se réunir vendredi pour évoquer les suites de ce sondage.