Lille: fatigués et découragés, les soignants s'allongent devant le CHU pour alerter sur leur situation

Une action pour symboliser leur fatigue physique et morale. Pris en étau entre la grève des médecins généralistes et la triple épidémie de Covid-19, de grippe et de bronchiolite, les soignants urgentistes du CHU de Lille ont voulu dire leur détresse. Ce mercredi, médecins, infirmiers et aides-soignants se sont allongés devant l'entrée des urgences.
Depuis plusieurs jours, le service des urgences de l'hôpital est saturé. Certains patients ne peuvent être pris en charge qu'après une longue attente, qui peut atteindre jusqu'à dix-neuf heures. Un quotidien extrêmement difficile à gérer pour les personnels.
"On aboutit à une situation de découragement. En fait, ça ne dépend pas de nous. On est prisonnier de l'augmentation des patients qui arrivent parce qu'ils n'ont pas de solution en ville", déplore Grégoire Smith, médecin urgentiste au CHU de Lille depuis 20 ans.
"C'est inacceptable"
La grève des médecins généralistes a été reconduite ce lundi pour la deuxième semaine consécutive. Ils réclament notamment le doublement du prix de la consultation ainsi que de meilleures conditions de travail. Mais le mouvement n'est pas sans conséquences sur les services hospitaliers.
"On atteint des niveaux d'occupation qui font que, le matin en arrivant, on a quinze ou vingt patients qui attendent dans les couloirs, parfois depuis la veille au soir sans avoir vu de médecin. Une infirmière les surveille, mais ils n'ont pas vu de médecin depuis des heures et des heures. Ça, c'est nouveau et c'est inacceptable", regrette Grégoire Smith.
Cette semaine, le service a reçu 300 personnes en l'espace d'une seule journée. Un pic qui n'avait jamais été atteint jusque-là. Pour faire face à l'afflux de patients, les urgentistes réclament plus de lits et plus de personnel.
Une réunion avec la direction de l'établissement hospitalier est prévue dans les prochains jours pour évoquer ces problèmes.