"Le temps est venu de passer la main": la maire de Lille, Martine Aubry, annonce sa démission

Près d'un quart de siècle après sa première élection, Martine Aubry s'apprête à clore le chapitre de son mandat de maire de Lille. Dans un entretien accordé au journal Le Monde, l'élue lilloise de 74 ans a mis fin aux rumeurs en officialisant sa décision de quitter son siège à la tête de la mairie de Lille.
Martine Aubry, ex-ministre du Travail et de l'Emploi sous François Mitterrand, puis sous le gouvernement de cohabitation mené par Lionel Jospin lors du premier mandat de Jacques Chirac, avait été élue à la tête de la ville de Lille le 25 mars 2001, prenant ainsi la succession de Pierre Mauroy.
Arnaud Deslandes plébiscité par Martine Aubry
En parallèle de cet entretien, Martine Aubry a tenu une conférence de près d'une heure à la gare Saint-Sauveur ce jeudi 6 mars matin, afin de partager sa décision de quitter la mairie de Lille.
"J'ai encore de l'énergie et des idées pour Lille, mais le temps est venu de passer la main à une nouvelle génération, je le fais avec une très grande sérénité même si je le fais avec un pincement au cœur", a lancé Martine Aubry.
"On a réfléchi au meilleur dispositif pour Lille", a-t-elle par ailleurs assuré lors de cette conférence de presse. À la suite de l'acceptation de la démission par le préfet, "il y aura un conseil municipal extraordinaire qui pourrait se tenir le 21 mars".
"Je souhaite qu'Arnaud Deslandes soit élu maire lors de ce conseil, (...) il a la vision nécessaire pour devenir maire de Lille", a lâché Martine Aubry, rappelant qu'elle travaille depuis 20 ans avec celui qui est actuellement son premier adjoint.
Aubry veut continuer "à travailler" et à "s'impliquer"
L'élue socialiste a toutefois rappelé qu'elle "ne prend pas [sa] retraite politique".
"Je ne prends pas de nouvelles fonctions, mais je souhaite continuer à travailler, à m'impliquer, (...) et participer au renouveau des idées de gauche".
"Je souhaite continuer à travailler avec la gauche et le PS. (...) La menace de l'extrême droite nous impose d'agir: les Français en ont marre, on veut de la stabilité", juge l'élue lilloise, assurant de plus qu'elle restera "vivre à Lille", notamment grâce au fait que "les Lillois sont chaleureux et solidaires".
L'émotion était de mise lors de son annonce face à la presse. Citant le travail de chacun de ses adjoints, Martine Aubry n'a pu retenir quelques larmes. "Je pleure à cause l'affection que j'ai pour eux", a-t-elle expliqué.
Elle a par ailleurs souligné le besoin de garder Audrey Linkenheld, adjointe à la mairie et sénatrice du Nord, pour rester au palais du Luxembourg afin de défendre les intérêts des habitants du département.
"Elle compte pour moi énormément", a souligné Martine Aubry en sanglots, à propos de ses longues années de travail passées avec Audrey Linkenheld.
Martine Aubry a aussi rappelé l'importance du travail au niveau national du député socialiste Roger Vicot. Ce dernier avait officialisé son intention de briguer le fauteuil de maire de Lille en octobre dernier.