L'inquiétude des pêcheurs de Boulogne-sur-Mer sans licence pour accéder aux zones britanniques

Des caisses de poissons de moins en moins remplies. C'est le constat tiré par de nombreux pêcheurs de Boulogne-sur-Mer qui n'ont pas obtenu la licence nécessaire pour accéder aux eaux britanniques accordée par le Royaume-Uni depuis l'entrée en vigueur du Brexit, au coeur d'une nouvelle importante crise diplomatique entre Paris et Londres.
Sans cette licence, les espèces pêchées sont limitées et les sorties en mer moins avantageuses, selon Axel Baheu, l'un de ces pêcheurs, interrogé par BFM Lille.
"Dans les zones anglaises on pêchait la raie, le turbot, la barbue, la sole, il y en a aussi du côté français de la sole mais beaucoup moins, et puis on a que ça, après ce sont des espèces qui ne valent pas grand chose" déplore le pêcheur.
"Toute perte de temps est catastrophique"
Face au Royaume-Uni, accusé de ne pas respecter les accords post-Brexit qui prévoient que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques sous certaines conditions, le gouvernement français menace de prendre des mesures de rétorsion telle que l'interdiction du débarquement de produits de la mer britanniques en France ou encore la mise en place de contrôles douaniers systématiques sur les produits britanniques.
Mais ces hypothèses inquiètent aussi les grossistes français:
"Le Royaume-Uni est un des fournisseurs de l'Europe et de la France en matière des produits de la mer, tout ça va engendrer des délais, a minima, et des retards. Et comme nous travaillons du poisson frais nous sommes sur des flux tendus et toute perte de temps est catastrophique" affirme Aymeric Chrzan, président du syndicat des mareyeurs boulonnais.
Si Boris Johnson assure que des licences ont été accordées à 98% des demandes pour des navires européens, la France parle, elle, de 90%.