Immeubles effondrés à Lille: comment les experts déterminent les possibles risques sur un bâtiment

C'est un sujet devenu enjeu majeur dans la métropole lilloise. Depuis l'effondrement de deux immeubles dans le centre-ville de Lille, le 13 novembre dernier, les propriétaires et habitants d'immeubles sont plus nombreux à faire appel à des sociétés pour faire expertiser leur bâtiment. Et ainsi prévenir tout risque.
Une vérification en plusieurs étapes
C'est le cas dans ce bâtiment de la rue Royale. Pour les experts, en charge de débusquer fissures et fuites pouvant affecter la stabilité de l'édifice, l'inspection commence par une observation de la façade. Puis, direction la cave du bâtiment.
"J'essaie de voir, au niveau de la transmission des efforts de la voûte vers les fondations, si la maçonnerie est encore bien compacte et s'il n'y a pas de dissociation des éléments", explique Matthieu Delattre, directeur du Pôle Construction et Immobilier des Hauts-de-France.
Une fois cette deuxième étape terminée, lui et son équipe se rendent dans les étages supérieurs. Là encore, ils cherchent tout signe pouvant indiquer une fragilité de l'immeuble. À la vue, à l'oreille ou au toucher, ils peuvent déjà tirer de premières conclusions
Toutefois, une fissure ne signifie pas forcément risque. Ainsi, si ce bâtiment de la rue Royale, à Lille, a sa structure qui "bouge", Matthieu Delattre assure que "c'est tout à fait normal, car un bâtiment vit".
"C'est assez caractéristique des bâtiments de la ville de Lille. On retrouve une fissuration entre la façade et les refends", note-t-il. Par ailleurs, "le placo ne résiste pas forcément à des mouvements verticaux, et donc fissure, mais ce n'est pas ce que nous caractérisons comme un risque important".
Des contrôles plus réguliers
Après le drame de la rue Pierre-Mauroy, les propriétaires lillois ont opté pour davantage de contrôles techniques. Ces vérifications doivent servir à anticiper d'éventuels dégâts et préparer de possibles évacuations.
"L'objectif est de venir vérifier, par rapport à tout ce qui passe dans le Vieux-Lille, est-ce qu'on a des désordres? Des pathologies? Et si oui, que mettre en place pour assurer la pérennité de l'immeuble", explique Romain Raullet, directeur Activité Construction de l'agence SOCOTEC de Lille.
Le jour de notre reportage, cette société a ainsi réalisé trois examens d'immeuble. En moyenne, elle en effectue une centaine par an.