"Il m'a étranglée": une salariée gréviste de Vertbaudet accuse un policier de l'avoir agressée

La situation reste tendue devant l'entrepôt Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord). Plusieurs salariés sont entrés en grève illimitée le 20 mars dernier à l'appel de la CGT, qui plaide pour une hausse de 150 euros des salaires.
Après plusieurs réunions non-concluantes, les grévistes ont été évacués par les forces de l'ordre mardi. Une décision prise en raison de "nombreux et graves troubles à l'ordre public", affirme la préfecture de la région dans un communiqué.
"Mes pieds ne touchaient plus le sol"
Lors de cette opération, une salariée affirme avoir été violemment étranglée par un policier, comme l'ont révélé nos confrères de StreetPress mercredi. Au micro de BFMTV, Claudia, la gréviste en question, est revenue sur les faits.
"On était en train de démonter la tonnelle. J'avais déposé une pile de vêtements, j'allais la reprendre pour la donner aux collègues. Et d'un seul coup, le policier est arrivé derrière mon dos, il m'a fait une clé de bras", raconte-t-elle ce jeudi.
La salariée affirme que le policier l'a "étranglée" et "traînée sur 70 mètres". "Mes pieds ne touchaient même plus le sol". "Je lui ai demandé d'arrêter mais en étant étranglée, on se débat quand même. Plus je me débattais, plus il serrait. Il en profitait aussi pour mettre des coups de pied dans mon dos. Je fais à peine 48 kilos, 1m60, je suis en rémission d'un cancer...", continue-t-elle, ajoutant qu'elle a reçu 5 jours d'ITT.
Un délégué syndical agressé
La trentenaire qui compte porter plainte est déjà de retour sur le piquet de grève de Vertbaudet ce jeudi. "Ça m'a renforcé. On est en droit de faire grève. Je suis déterminée et je ne lâcherai rien", affirme-t-elle à BFMTV.
Claudia n'est pas la seule salariée de Vertbaudet à dénoncer un conflit social de plus en plus tendu. Mardi soir, un délégué syndical a été violemment agressé devant son domicile à Villeneuve-d'Ascq par plusieurs individus. Interpellé "aux cris de 'sale gréviste' et de 'toi, le délégué syndical'", l'homme aurait ensuite été "copieusement gazé, frappé". Il aurait également essuyé des crachats au visage.
Craignant des représailles, l'homme souhaite garder l'anonymat et ne pas porter plainte. Le parquet de Lille a néanmoins décidé d'ouvrir une enquête en raison de la gravité des faits.