Hénin-Beaumont: des intermittents du spectacle en grève contre les "pressions" de la municipalité RN

Des comédiens et techniciens appellent à une grève illimitée, dénonçant des ingérences et des "pressions salariales" de la part de la municipalité RN. Cette dernière dénonce quant à elle une opération "politique" de la gauche.

Des comédiens et techniciens qui devaient se produire au théâtre de L'Escapade d'Hénin-Beaumont se sont mis en grève à partir de ce jeudi 3 octobre à l'appel de la CGT Spectacle, pour protester contre des ingérences de la mairie RN, qui a dénoncé une opération "politique".

Les intermittents "vont tenir un piquet de grève pour informer le public", a indiqué à l'AFP Camille (elle n'a pas souhaité donner son nom), comédienne membre du collectif "l'Intruse" qui devait se produire jeudi, ainsi que d'un collectif de travailleurs mobilisés pour la défense de ce théâtre.

Appel à une grève illimitée

Dénonçant "ingérence" et "pressions salariales" de la part de la mairie dirigée depuis 2014 par Steeve Briois, du Rassemblement national, la CGT Spectacle a appelé à une grève illimitée au théâtre L'Escapade. Ces pressions entraînent selon les personnes mobilisées une situation de sous-effectif pour faire tourner l'établissement.

Outre le maintien du financement, la CGT Spectacle et le collectif réclament des garanties pour que le directeur de L'Escapade, en arrêt maladie depuis le mois d'août, puisse mener à bien sa mission.

Ils dénoncent aussi la signature d'une nouvelle convention entre le président de l'association du théâtre et la mairie RN -sans l'aval du conseil d'administration et du directeur-, prévoyant que la municipalité "puisse reprendre la gestion du lieu avec un préavis de 60 jours", a indiqué Maxime Séchaud, secrétaire général adjoint de la CGT Spectacle.

La mairie dénonce une opération "politique"

Dans un communiqué jeudi soir, la mairie RN a accusé le conseil d'administration du théâtre de "répandre des fausses informations", déplorant une mobilisation qui est une opération "politique" orchestrée selon elle par la France insoumise.

Lors du lancement de la saison, la CGT Spectacle avait dénoncé une volonté de la mairie de "mettre la main sur ce lieu de culture indépendant". Le chef de la majorité RN au conseil municipal et sénateur du Pas-de-Calais Christopher Szczurek s'était défendu de toute pression.

"On n'a jamais rien imposé", avait assuré l'élu interrogé par l'AFP, ajoutant que la subvention d'environ 300.000 euros versée au théâtre avait toujours été reconduite depuis 2014.

Selon la CGT Spectacle, l'Escapade accueille chaque année une centaine d'artistes et techniciens, la plupart intermittents.

L.R. avec AFP