Hauts-de-France: l'eau du robinet sous surveillance dans 105 communes, dont quatre du Pas-de-Calais

A Josse (Landes), des familles ne boivent plus l'eau du robinet - AFP
La teneur en métabolites de chloridazone est-elle trop importante dans l'eau courante qui circule dans les Hauts-de-France? Ces molécules, issues de la dégradation ou de la transformation de pesticides (utilisés pour la production de betteraves) dans les sols au fil du temps, font l'objet d'un suivi spécifique de la part de l'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France.
Dans une logique préventive, et même si aucun danger n'a été identifié pour la santé humaine par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), les autorités sanitaires ont décidé de mettre l'eau du robinet de 105 communes sous surveillance renforcée. Les 45 premières, représentant un total de 13.500 habitants, ont déjà vu leurs résultats expertisés. Toutes présentent des valeurs supérieures à 3µg/L, le seuil transitoire fixé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
"Ainsi, dans ces communes, l’ARS Hauts-de-France a mis en place des analyses au robinet du consommateur, tous les 15 jours jusqu’à la fin septembre, précise l'ARS par voie de communiqué ce jeudi. (...) Plusieurs de ces communes ont pu étudier ou envisager ces dernières semaines des solutions visant par exemple à recourir à un autre captage ou à diluer la ressource actuelle via une interconnexion, afin de distribuer une eau présentant un taux de métabolites inférieur à 3 µg/L."
Vers des restrictions de consommation?
Les 60 autres communes, dont les premières analyses réalisées depuis l'an dernier ont mis en évidence des teneurs moyennes en métabolites comprises entre 2 et 3 µg/L, feront l'objet d'une surveillance accrue à compter l'automne.
Parmi elles, on trouve quatre communes du Pas-de-Calais (Beaumerie-Saint-Martin, Écuires, La Madelaine-sous-Montreuil et Montreuil-sur-Mer) mais aucune dans le Nord.
Selon les résultats des analyses conduites par l'ARS, l'entrée en vigueur de restrictions à la consommation n'est pas exclue.
La valeur environnementale également scrutée
En outre, les autorités sanitaires recensent dans la région environ 2200 communes excédant la valeur de 0,1 µg/L, dite "limite de qualité". Il s'agit d'"une valeur environnementale (et non une valeur sanitaire) établie au niveau européen. Une eau contenant des teneurs en métabolites supérieures à 0,1 µg/L est donc qualifiée de 'non conforme' au regard de cette valeur environnementale, mais elle n’est pas forcément impropre à la consommation".
Si l'eau pourra donc continuer à être consommée dans les communes concernées, "les responsables de la qualité de l’eau devront travailler à la mise en place de mesures curatives dans les 3 ans", prévient l'ARS.
Chaque année, les autorités sanitaires de la région procèdent à 22.000 prélèvements et analyses d'eau, permettant de contrôler la présence de plus de 500 substances. Leur objectif: "améliorer les connaissances sur la qualité de l'eau de consommation".