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Hauts-de-France: 75% des 18-30 ans se disent prêts à quitter leur région, selon un sondage

Etudiants de l'université de Rennes 1 (illustration)

Etudiants de l'université de Rennes 1 (illustration) - AFP - Damien Meyer

Une enquête de l'Ifop pour le journal Liberté Hebdo révèle qu'un jeune sur huit chez les 18-20 ans est prêt à quitter les Hauts-de-France, et plus d'un jeune sur sept entre 18 et 30 ans.

75% des 18-30 ans sont prêts à quitter les Hauts-de-France, et 80% des 18-20 ans. C'est ce que révèle une enquête Ifop pour le journal Liberté Hebdo, qui en a publié les résultats ce vendredi.

Comme le décrypte Frédéric Dabi, directeur général de l'institut de sondage, "la jeune génération est toujours traditionnellement la plus encline à se projeter hors de sa région d'origine". Parmi les jeunes sondés, 89% des catégories les plus aisées estiment "qu'ils vivront mieux demain qu'aujourd'hui". Un chiffre qui tombe à 47% parmi les titulaires d'un CAP ou d'un BEP.

Des chiffres à mettre en relation avec le milieu social

"Les moins de 20 ans font part d'une projection nettement plus optimiste que les 28-30 ans, davantage confrontés aux difficultés du monde du travail", ajoute Frédéric Dabi, mais "il est frappant de constater un pronostic positif très en retrait s'agissant des jeunes du Pas-de-Calais: à peine un sur deux anticipe un meilleur niveau de vie dans dix ans".

Toutefois, comme le souligne le directeur de l'Ifop, il convient de relativiser les chiffres des jeunes qui expriment une envie de quitter Hauts-de-France: "en l'espèce, moins d'un tiers se déclare 'certain'" de quitter sa région.

Les Hauts-de-France perdent près de 20.000 habitants chaque année

Fin décembre 2022, l'Insee a dévoilé les résultats de sa dernière opération de recensement montrant la démographie française, région par région, au 1er janvier 2020. Dans les Hauts-de-France, qui restent la quatrième région la plus peuplée en France, les chiffres ont tendance à stagner mais une légère baisse se dessine: -0,02% entre 2014 et 2020.

Pour justifier cette baisse, l'Insee parlait déjà d'un "manque d'attractivité", avec une perte moyenne de "18.400 habitants par an entre 2014 et 2020".

D'ici à 2070, la région pourrait perdre jusqu'à 10% d'habitants, soit 600.000 personnes, selon les prévisions de l'Insee.

Fanny Rocher