Féminicide d'Aurélie Langelin: le procès de son ex-compagnon s'ouvre aux assises du Nord

Le procès de l'ex-compagnon d'Aurélie Langelin, une femme de 33 ans tuée dans la nuit du 30 au 31 mai 2021, s'ouvre ce lundi 24 mars aux assises du Nord, pour trois journées de débats.
Le seul et unique suspect est accusé d'avoir battu à mort la victime, le tout sur fond de violences conjugales. Cette nuit-là, les secours étaient intervenus peu avant 5 heures du matin au domicile de l'homme, au sein de la résidence Gayant, où Aurélie Langelin était dans un état critique. Elle avait succombé quelques instants plus tard à ses nombreuses blessures.
Le corps de la victime présentait près de 140 ecchymoses. Le suspect, un homme aujourd'hui âgé de 42 ans, qui était présent sur les lieux du meurtre, avait alors été immédiatement placé en garde à vue.
Il était déjà connu des autorités. Le quadragénaire bénéficiait ainsi d'une "mesure d'aménagement de peine, détention à domicile sous surveillance électronique, pour l'exécution d'une peine de 10 mois d'emprisonnement pour vol aggravé et dégradations graves du bien d'autrui", selon le parquet. Il portait donc un bracelet électronique au moment des faits.
L'inaction des policiers pointée du doigt
Il avait aussi été accusé de violences conjugales à l'encontre d'Aurélie Langevin en 2018. Sa compagne avait déclaré qu’il lui avait infligé "six ou sept claques", l’avait blessé au visage avec un couteau. Elle s'était ensuite rétractée, prétextant avoir eu des propos sous le coup de l’alcool. Il avait alors été relaxé au bénéfice du doute.
La mort d'Aurélie Langelin avait provoqué d'intenses débats quant à l'inaction supposée des services de police. En 2023, deux ans après le meurtre, la famille d'Aurélie avait déposé une plainte pour non-assistance à personne en péril.
Quelques heures avant le drame, quatre policiers étaient en effet intervenus au sein du domicile du suspect pour répondre, déjà, à un différend de voisinage. Aurélie Langelin présentait alors, à ce moment précis, des traces de coups sur son visage. Elle semblait aussi être dans un état d'ivresse avancé.
Une enquête avait été ouverte par l'IGPN pour déterminer si un manquement avait été commis par ces agents. Mais le dossier avait finalement été classé sans suites.