Extension de l'aéroport de Lille: les opposants déboutés en référé

L'aéroport de Lille-Lesquin (photo d'illustration) - BFM Lille
Le tribunal administratif de Lille a débouté lundi des associations qui demandaient en référé la suspension de l'autorisation environnementale à l'extension de l'aéroport de Lille, et a retoqué le refus de permis de construire opposé par deux maires au projet.
Les associations Nada (Non à l'agrandissement de l'aéroport de Lille Lesquin), Nord nature environnement (NNE) et France Nature Environnement Hauts-de-France avançaient que la préfecture avait accordé son autorisation environnementale à ce projet en dépit d'une étude d'impact insuffisante, notamment pour les nuisances sonores.
Elles pointaient aussi les retombées d'une extension sur une gestion durable de la ressource en eau.
"Dans l'attente d'une décision au fond"
Le juge des référés a estimé qu'aucun des arguments avancés "n'était de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté du préfet du Nord", selon un communiqué de presse diffusé par le tribunal. Il a débouté les associations requérantes en référé "dans l'attente d'une décision au fond".
Jugé anachronique par ses opposants, le projet d'extension et modernisation inclut l'agrandissement de l'aérogare, la création d'un nouveau parking et l'élargissement de la piste principale. Il s'appuie sur un scénario de croissance du nombre de passagers, qui passerait de 2,2 millions en 2019 à 3,9 millions en 2039.
"Sur les nuisances, le juge s'est fié aux pièces fournies par l'aéroport de Lille, il ne remet pas en cause ce qui a été constaté, il n'est pas rentré dans le débat sur les normes de bruit", a déploré auprès de l'AFP l'avocat des associations et des mairies de Fretin et Lesquin, Alexandre Faro.
Ses clients n'avaient pas encore pris la décision d'un éventuel pourvoi.
Le juge des référés a en revanche, à la demande de la société Aéroport de Lille, "suspendu l'exécution du refus de permis de construire pour les travaux de modernisation du terminal" opposé par les maires des communes de Fretin et Lesquin.
Ces refus "préjudicient gravement et immédiatement à l'intérêt public qui s'attache à éviter la saturation de l'aérogare et à réduire rapidement son exposition au risque notamment d'attaque par voiture bélier", peut-on lire dans le communiqué.
Le juge des référés enjoint aux deux maires d'instruire à nouveau la demande de permis de construire et de statuer dans un délai d'un mois.