Extension de l'aéroport de Lille: les opposants au projet placés sous surveillance anti-ZAD

Le site fait parti d'une liste de 42 noms mis sous surveillance par la nouvelle cellule anti-ZAD du ministère de l'Intérieur.

Il a été identifié parmi les 42 sites à surveiller. Deux jours après l'annonce de Gérald Darmanin dans les colonnes du JDD concernant la création d'une cellule anti-ZAD, les opposants au projet d'extension de l'aéroport Lille-Lesquin, "Nada Lille", ont été placés sous surveillance par le ministère de l'Intérieur.

L'objectif fixé par le locataire de la place Beauvau est qu'il n'y ait "plus aucune ZAD (Zone à défendre) en France".

Classé parmi les sites "intermédiaires"

Depuis la présentation du projet d'agrandissement du terminal et la multiplication de la fréquentation annuelle de l'aéroport d'ici à 2039, l'association ne cesse d'avertir via des pétitions, recours en justice et rassemblements, sur les retombées écologiques du projet.

"À l'heure où les scientifiques du climat nous exhortent à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, vouloir doubler la capacité d'un aéroport est à contre-courant", regrette l'association.

Ce lundi, le site a été identifié comme "pouvant poser des troubles" et pourrait être "une contestation susceptible de se radicaliser à court terme". Il a donc été placé par le ministère dans la catégorie "intermédiaire", entre les sites où l'opposition est jugée "radicale et violente" et ailleurs, où elle est classée comme "institutionnelle".

L'association dénonce "un aveuglement délétère"

Dès l'annonce faite, l'association "NADA Lille (Non à l'agrandissement de l'aéroport de Lille-Lesquin) a vivement critiqué la décision du ministère de l'Intérieur.

"À l'heure où l'urgence climatique nécessite une mobilisation de tous et toutes, acteurs et actrices politiques comme société civile, criminaliser les militant-es écologiques et jouer la carte de la division relève d'un aveuglement délétère", a-t-elle écrit sur sa page FaceBook.

De leur côté, les politiques nordistes se sont eux aussi saisis du dossier, dont notamment Julien Poix, conseiller régional Insoumis des Hauts-de-France, qui rétorque les arguments du ministère.

"Une "cellule anti-ZAD"! On marche vraiment sur la tête... Je peux témoigner que NADA Lille rassemble des citoyens et citoyennes qui s'opposent à l'extension de l'aéroport de Lille-Lesquin de manière pacifique et non-violente", a écrit l'élu sur son compte Twitter.

D'autres élus locaux, comme Jérémie Crépel, conseiller municipal EELV à la ville de Lille, qui exhorte Gérald Darmanin à se préoccuper "des milices d'extrême droite" plutôt que "criminaliser les écologistes".

Malgré leur placement sur la liste des 42 sites mis sous surveillance à travers l'Hexagone, l'association a tenu à rappeler qu'elle continuera à se mobiliser "pour que ce projet ne voit pas le jour".

Martin Regley