"Elle m'a jeté sa facture à la figure": la mairie de Wattignies dénonce les agressions contre ses agents

Les agents municipaux de Wattignies subissent régulièrement des agressions d'habitants, alors, la mairie a lancé une campagne d'affichage pour rappelle les sanctions sévères contre ces agissements.

Les actes de violence contre les agents des collectivités locales se multiplient comme à Wattignies (Nord). La ville a décidé de s'attaquer au phénomène. Au micro de BFM Grand Lille, Véronique Duthilleul, agente administrative, se remémore l'agression qu'elle a subie d'une habitante au sujet d'une contestation de facture. "Elle me demande d'annuler la majoration, je lui dis 'non que ce n'est pas possible' donc la personne l'a très mal pris et puis de colère elle a mis la facture en boule et me l'a jetée à la figure", témoigne-t-elle.

De tels actes peuvent coûter cher à leurs auteurs, entre 7.500 et 30.000 euros d'amende et de six mois à deux ans de prison. Ces peines figurent sur la vingtaine d'affiches accrochées dans toute la commune. Elles arborent aussi un message de prévention: "Stop aux agressions du personnel municipal".

Parmi les habitants, cette initiative semble vaine. "C'est de l'éducation. Ce ne sont pas les affiches qui vont les arrêter", lance un habitant. Une autre suggère d'autres solutions. "Peut-être plus de sécurité, qu'ils mettent un agent de sécurité, ou un truc comme ça parce que c'est vrai qu'une affiche ça peut aider, mais bon..."

Affiche de la ville de Wattignies contre les agressions du personnel municipal © BFM Grand Lille

Une action au-delà des affiches

Wattignies ne s'est pas contenté de la campagne d'affichage et mène un travail auprès des agents victimes. "Ce que l'on fait tout de suite après [un incident], c'est que l'on fait un debriefing. On fait sortir les mots, on fait évacuer parce que je ne veux pas que les agents reviennent avec ce poids", explique Isabelle Couque, la directrice du CCAS (centre communal d'action sociale).

Pour le maire, Alain Pluss, le sujet ne doit pas être pris à la légère. "La personne, quand elle a fini son travail, elle est mal à l'aise parce qu'elle gare sa voiture derrière, elle rentre chez elle, elle peut être suivie. Elles n'ont pas à vivre ça pour la simple et bonne raison qu'elles sont là pour les aider."

La ville souhaite que ces initiatives inspirent d'autres collectivités et que le message se diffuse dans la population.

Xavier Silly avec Florent Bascoul