BFM Lille
Grand Lille

Dunkerque: cinq salariés d'ArcelorMittal en grève réquisitionnés, la CGT s'offusque et réclame un mouvement national

placeholder video
Les salariés réclament une revalorisation salariale à hauteur de 300 euros. Après l'échec des premières négociations, ils se sont mis en grève et cinq d'entre eux ont été réquisitionnés. Une première dans l'histoire de l'usine.

"C'est inacceptable". À Dunkerque (Nord), les salariés d'ArcelorMittal sont en grève depuis l'après-midi du lundi 4 décembre et l'échec des premières discussions, lors des négociations annuelles obligatoires (Nao).

Dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 décembre, cinq salariés ont été réquisitionnés par la préfecture du Nord pour maintenir l'activité, une première dans l'histoire du site nordiste.

"C'est une étape franchie qui est inacceptable. On ne peut pas accepter ces méthodes", condamne Gaétan Lecocq, secrétaire général CGT de l'usine, au micro de BFM Grand Littoral.

Un sentiment de déclassement

Le mouvement de grève, engagé dès la soirée, est conséquent aux négociations annuelles obligatoires. Le contenu de cette réunion n'a pas convaincu les syndicats, qui réclament une augmentation de salaire de 300 euros ainsi qu'un alignement des indemnités kilométriques des techniciens ouvriers sur ceux des cadres et des ingénieurs.

Ces négociations sont d'autant plus importantes pour les salariés en raison de la nouvelle convention collective qui doit changer au 1er janvier 2024.

Selon eux, "tout est tiré vers le bas et les salariés ont le sentiment d'être déclassés", indique l'un d'entre eux à BFM Grand Littoral.

Le vase a débordé

Alors, lorsque les salariés grévistes et les syndicats ont appris la réquisition de cinq d'entre eux, le vase a débordé.

Sur Facebook, la CGT d'ArcelorMittal Dunkerque a publié l'arrêté préfectoral justifiant ces réquisitions. "La CGT AMF Dunkerque a honte de travailler dans cette boîte! Nous appelons l'ensemble du personnel à la grève!", ont-ils indiqué.

Et ce mardi après-midi, la tension n'est pas redescendue sur le site de l'usine nordiste.

"Cela veut dire que demain, on n'aura plus le droit de grève? Nous sommes en démocratie et nous condamnons ces pratiques", ajoute Gaétan Lecocq, secrétaire général CGT de l'usine.

Désormais, le secrétaire général souhaite que le mouvement s'étende sur les autres sites de l'entreprise. Premièrement pour protester contre les réquisitions, mais aussi pour continuer de réclamer des augmentations.

"On s'organise"

"On s'organise pour faire partir l'ensemble des sites d'Arcelor et créer une mobilisation nationale pour revendiquer des augmentations justes et dignes", a-t-il ajouté.

Du côté de la direction, qui confirme les réquisitions, on précise que ces dernières sont inscrites dans le règlement intérieur et s'inscrivent dans un cadre légal.

Comment expliquer des réquisitions si rapides? La direction indique qu'il s'agit d'"assurer la sécurité des installations". "Quand le nombre de salariés n'est plus suffisant pour assurer la sécurité, on peut décider de ces réquisitions", précise-t-elle. 

Martin Regley Journaliste