A Lille, les pom-pom boys de roller derby dansent "contre la masculinité toxique"

À coup de chorégraphies endiablées, les pom-pom boys des Scrimmage People réchauffent les compétitions de roller derby à Lille.

Chorégraphie, musique pop et pompons agités dans tous les sens: depuis 2016, les pom-pom boys du collectif Scrimmage People sont de tous les matchs de roller derby à Lille, où ils participent à casser les stéréotypes associés aux hommes.

"Le message derrière les pom-pom boys c'est de lutter contre la masculinité toxique. On montre que les femmes qui font du cheerleading sont hypersexualisées, avec des petites tenues. Nous on va prendre le truc à notre sauce avec aussi un short très court et des t-shirts moulants", explique, tout sourire, Thomas Pecuwe, pom-pom boy, au micro de BFM Lille.

"Avec ce collectif on montre que le monde peut être meilleur sans se prendre la tête. On peut danser et changer les mentalités en s'amusant", souligne Stéphane Quoniam, pompons rouges et noirs dans les mains. Son collectif bénéficie depuis quelques semaines d'un coup de projecteur sans précédent, grâce à la diffusion d'une mini-série en plusieurs épisodes sur les Scrimmage People sur M6.

"Il n'y a pas de gêne ou de complexe"

À la mi-temps d'un match de roller derby, un sport majoritairement pratiqué par des femmes, les membres des Scrimmage People sont présents pour chauffer la salle, enchaînant les chorégraphies, les sauts de biche et pyramides humaines, sur des tubes de divas de la pop, comme Britney Spears.

Les spectateurs sont impressionnés. "On n'est pas encouragés dans sa vie d'homme à se trémousser et s'habiller de manière sexy, tout en s'en foutant de son corps. Ce qui est bien avec eux, c'est qu'il y a tous les types de corps. Il n'y a pas de gêne ou de complexe", s'enthousiasme l'un d'eux à notre micro.

Après six ans d'existence, le groupe lillois veut voir plus grand avec des spectacles dans d'autres compétitions sportives. En septembre dernier, ils ont par exemple animé un match de l'équipe de rugby du Biarritz Olympique sur la pelouse du Stade Aguilera. Ils aimeraient également désormais travailler avec d'autres groupes de pom-pom boys en France.

Clément Boutin Journaliste BFMTV