Ce que l’on sait de l’accident mortel d’un véhicule de l’armée, percuté par un train dans le Pas-de-Calais

Deux militaires sont morts le lundi 17 mars lors de la collision de leur véhicule militaire avec un TER sur un passage à niveau de la commune de Bailleul-Sir-Berthoult (Pas-de-Calais). Deux autres personnes, passagères du train, ont été blessées lors de l’impact.
• A l’arrêt sur un passage à niveau
Le 17 mars, deux militaires ont quitté dans la matinée leur régiment à bord d’un véhicule auto-école, un Ford Explorer, dans le cadre du permis de conduire de l’un d’eux
Ils étaient stationnés sur le passage à niveau lorsqu’un TER les a percutés sur la commune de Bailleul-Sir-Berthoult (Pas-de-Calais), peu avant 11 heures, indique le ministère des Armées.
"Tout d'un coup, on a entendu un gros boum et on a senti qu'il y avait un problème", raconte Marion Saudmont, agricultrice, présente aux alentours. "On a entendu les gens crier, donc on y est allé", ajoute-t-elle au micro de BFMTV.
Le conducteur du train a déclaré avoir vu le véhicule stationné au loin, puis avoir klaxonné et avoir freiné, précise le parquet d’Arras. Mais l’impact n’a pu être évité, provoquant la mort des deux militaires rattachés au 41e régiment de transmission de Douai.
Deux autres personnes, passagères du train, ont été blessées lors de cette collision violente qui a brisé plusieurs vitres. Elles ont été transportées au centre hospitalier d’Arras. Les autres voyageurs ont été évacués tandis que plusieurs véhicules de pompiers et un hélicoptère de la gendarmerie étaient mobilisés.
• Une enquête en cours
Le parquet d’Arras a saisi la section de recherches de la gendarmerie nationale de Lille-Villeneuve d’Ascq et a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances du drame, notamment les raisons pour lesquelles le véhicule s’est retrouvé à l’arrêt sur le passage à niveau.
Des auditions doivent être réalisées, ainsi qu’une expertise de la voiture et une vérification du fonctionnement du passage à niveau. Un appel à témoins a été diffusé.
"C'est un accident. Pourquoi, comment, on ne sait pas. On va attendre le résultat de l'enquête", a déclaré Bernard Tournant, maire de Bailleul-Sir-Berthoult, à BFMTV.
Le dépistage d’alcoolémie des deux militaires, réalisé avant leur départ le matin même, s’est révélé négatif. Tout comme celui du conducteur du train.
• La circulation des trains perturbée
L’accident a provoqué l’interruption de la circulation des trains entre Arras et Lens, dans les deux sens.
Le trafic devait reprendre progressivement en fin de journée, mais la SNCF a annoncé qu’aucun train ne circulerait jusqu’à la fin du service.
“L’enquête judiciaire nécessite plus de temps qu’initialement prévu et les vérifications techniques SNCF ne pourront commencer qu’à l’issue de celle-ci”, a déclaré l’entreprise.
Quelques trains ont emprunté d’autres itinéraires, ce qui a provoqué un allongement de leur temps de parcours. La situation devrait revenir à la normale le lendemain.
• La réaction du gouvernement
Le drame a provoqué la réaction d’Emmanuel Macron qui a décrit “un tragique accident”. Le président de la République a adressé sur X ses pensées aux proches des militaires “à leurs frères d’armes, aux blessés ainsi qu’à tous ceux qui s’engagent pour défendre la Nation”.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a exprimé une “très vive émotion”, nommant les deux victimes : le caporal Rodolphe Charpentier et le soldat de 1ère classe Mathis Esnault.
Dans un communiqué, la SNCF a quant à elle adressé ses "pensées aux victimes de cet accident routier et à nos voyageurs qui se trouvaient dans le train".