"Ça me pourrit la vie": victime d'usurpation d'identité, il doit régler plus de 4000 euros

Chez les Rekibi, à Roncq, ouvrir le courrier est devenu une angoisse. Pour cause, depuis que Brahim s'est fait voler ses papiers, il reçoit régulièrement des contraventions pour des faits qu'il n'a jamais commis.
"Voici, les trois derniers documents que j'ai reçus, indique-t-il à BFM Lille. Il s'agit de trois mises en demeure. Ces documents veulent dire que j'ai trois jours pour payer les sommes demandées, sinon, après ça, on viendra me saisir à la maison, le peu d'affaires que j'ai."
Une dizaine de plaintes déposées
Excès de vitesse, conduite sans assurance... Des malfaiteurs utilisent l'identité de cet étudiant pour tout type d'infractions, depuis deux ans et demi.
"En avril 2020, j'ai commencé à recevoir des amendes pour non-respect du confinement, alors que j'étais dans ma chambre, comme tout le monde, raconte Brahim. Ça a continué, j'ai fait une pré-plainte en ligne, je me suis rendu au commissariat de Tourcoing pour aller déposer des plaintes pour usurpation d'identité."
En tout, le jeune homme a porté plainte plus d'une dizaine de fois, mais, la situation reste inchangée, malgré les demandes. Brahim et son avocat n'arrivent pas à faire annuler les contraventions. En attendant, l'affaire pèse sur le moral de toute la famille et a des conséquences direct sur les études de Brahim.
"Malheureusement, la dernière session de partiels pour le master 1, je n'ai pas pu la faire, confie-t-il. Parce que ça joue énormément sur mon mental, sur ma santé, ça me pourrit la vie."
Parce qu'il cherche des moyens d'obtenir du sursis sur le paiement de ses amendes, Brahim rate par ailleurs souvent les cours. L'État lui réclame aujourd'hui plus de 4300 euros.
L'usurpation d'identité peut être passible d'une peine d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende. Des peines qui peuvent être accompagnées d'une condamnation pour escroquerie, passible de cinq ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende.