"C'est triste": six mois après la tornade, les habitants de Bihucourt attendent toujours des travaux

Il y a six mois, une tornade a ravagé le petit village du Pas-de-Calais. Certains habitants attendent toujours que leur logement soit réparé.

Il y a six mois jour pour jour, le 23 octobre dernier, une tornade ravageait le village de Bihucourt, dans le Pas-de-Calais. Des rafales allant jusqu'à 270 km/h ont déraciné des arbres, des poteaux électriques, détruit des maisons.

Dans le village de quelque 300 habitants, 90 habitations ont été touchées, dont 48 trop endommagées pour être utilisées, même partiellement. Environ 150, 200 personnes ont dû être relogées.

Une ville fantôme

Devant l'ampleur des dégâts, une aide spéciale pour les sinistrés a été mise en place par le département du Pas-de-Calais, sous la forme d'une enveloppe de 450 à 1000 euros par famille, pour permettre de prendre en charge les frais non-couverts par l'assurance, comme les déménagements. Une autre enveloppe a également été débloquée, pour les collectivités cette fois, pour réparer voiries et bâtiments communaux endommagés par les vents violents.

Mais malgré cela, certains habitants attendent toujours que leur maison soit réparée, dans le village, qui a des airs de ville fantôme. "Quand on se promène, c'est triste. On sait qu'il n'y a personne", témoigne Édith, une habitante, au micro de BFM Grand Lille. "Avant, on voyait des gens se balader, mais maintenant, on ne voit pas beaucoup de personnes", renchérit son petit-fils.

"On ne sait pas ce qu'il va se passer"

Dans les rues de Bihucourt, les maisons aux toitures arrachées sont encore nombreuses. Certaines familles doivent loger dans des mobil-home, le temps que les travaux se fassent. Ceux de Laura se sont enfin achevés, il y a quelques jours. "Ma maison est reconstruite, je suis reconstruite. Tant que la maison n'était pas terminée, on n'était pas refait. Il n'y a plus qu'à retrouver le train-train quotidien", confie-t-elle.

Quelques mètres plus loin, la maison de son voisin Vivien, retraité qui habite Bihucourt depuis 37 ans, est toujours bâchée. "Il y a un entrepreneur qui est venu mais il faut un délai d'au moins deux mois pour avoir des tuiles. On ne sait pas ce qu'il va se passer", regrette-t-il.

Peu après la tornade, pour faciliter les démarches des sinistrés, le groupe Covéa, qui détient les assureurs MAAF, MMA et GMF, avait annoncé des mesures exceptionnelles, portant notamment le délai de déclaration d'assurance à 30 jours, avec la possibilité d'une avance sur indemnités immédiates. Les assurances prenaient également en charge le relogement pendant un an. Si les travaux ne sont pas achevés à Bihucourt d'ici six mois, de nombreux habitants pourraient perdre ce droit.

Clément Polyn avec F.R