Au Théâtre du Nord, une nouvelle saison sous le signe du féminisme et de l'antiracisme

Des pièces de JoeyStarr et Virginie Despentes seront notamment proposées au public, qui se fait toujours plus nombreux.

Pas du "wokisme" mais de l'inclusion : la saison 2023-24 du Théâtre du Nord à Lille déclinera une programmation féministe et antiraciste, avec notamment une création de Virginie Despentes et une autre de JoeyStarr, a annoncé jeudi son directeur, David Bobée.

Avec une programmation qui se voulait déjà "féministe, antiraciste et anti-classiste" (combattant le mépris de classe), la saison qui se termine a un "bilan très positif", s'est félicité David Bobée. Il a mis en avant le succès de la création de "Dom Juan", dont la tournée se poursuivra jusqu'en 2026.

Après des saisons bousculées par le Covid, le théâtre a fait salle comble toute la saison. Pour la prochaine, il proposera 26 spectacles, dont un quart portés par des artistes "perçu.es comme non-blanc.hes" et la moitié par des femmes.

Quatre thématiques pour la saison

"Ici, on parle de progrès, d'égalité", a souligné David Bobée, qui refuse explicitement d'utiliser le terme "wokisme" , un "vocabulaire de la droite trumpiste" utilisé pour dénoncer une supposée complaisance de la gauche envers les revendications des minorités.

La saison déclinera quatre grandes thématiques, "Les monstres sacrés", autour de figures comme Caligula et Œdipe, "Je rêvais d'un autre monde", les "Récits manquants", sur des pans non-racontés de l'histoire coloniale, et "Qu'est-ce qui pourrait sauver l'amour ?".

Conçu et mis en scène par JoeyStarr et David Bobée, "Black-Label" fera entendre en février "les plus grands écrits de la poésie antiraciste d'hier et d'aujourd'hui".

Virginie Despentes mettra en scène en mars un texte co-écrit avec quatre autres auteurs, "Quatuor Oddity", où les personnages prennent le dessus sur leurs créateurs pour tenter de mener une "révolution par l'amour".

Autre création, "Tragédie", mis en scène par David Bobée et Eric Lacascade, mettra à l'honneur en juin les jeunes comédiens de l'école d'art dramatique du Théâtre du Nord, qui "sortiront de la carlingue d'un avion crashé" pour parler du "monde si éprouvant avec si peu de perspectives d'avenir" où ils vivent.

S.Bo avec AFP