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À Roubaix, une rescapée de la Shoah lance un appel aux dons pour ouvrir une maison mémorielle

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Lili Keller-Rosenberg, une Roubaisienne rescapée de la Shoah, a annoncé samedi 12 avril le lancement d'une cagnotte en ligne pour ouvrir un lieu dédié à la mémoire de la Shoah. La femme, âgée de 92 ans, veut se servir de sa maison d'enfance pour raconter son histoire et celle de millions d'autres juifs.

"Je m’appelle Lili Keller-Rosenberg. Il y a 82 ans j’étais destinée à mourir et aujourd’hui je suis là, survivante de la Shoah". C'est dans une vidéo publiée samedi 12 avril que Lili Keller-Rosenberg, plus connue sous son nom marital Lili Leignel, a annoncé la nouvelle.

La femme de 92 ans, rescapée de la Shoah et originaire de Roubaix (Nord), a lancé une cagnotte en ligne pour ouvrir un lieu mémoriel sur la Shoah. Elle, qui a été arrêtée et déportée en 1943 et qui aujourd'hui sillonne la France pour raconter son histoire.

"Je témoigne, sans relâche"

En octobre 1943, Lili et sa famille, ses parents et ses deux petits frères, sont déportés dans les camps de concentration de Ravensbrück et de Bergen Belsen.

40 ans plus tard, en 1983, lorsqu'elle entend des négationnistes à la radio, la rescapée de la Shoah décide de prendre la parole pour témoigner de ce qu'elle a vécu.

Elle part alors à la rencontre du maximum de personnes, notamment des écoliers qu'elle appelle ses "petits messagers".

"Je témoigne, sans relâche, auprès de centaines de milliers d’élèves pour que plus jamais, on ne puisse nier ou oublier ce que fût la barbarie nazie, les crimes contre l’humanité et les génocides qu’elle a engendrés", explique-t-elle.

Des expositions, des conférences, des ateliers...

Mais désormais, elle en appelle à la générosité pour financer son association et l'aider à créer un lieu de transmission de la Shoah, comme pour rendre concret un témoignage oral diffusé depuis des décennies. C'est dans l'ancienne maison familiale située au 42 boulevard d'Armentières que Lili Keller Rosenberg veut mener à bien son projet. Elle prévoit de lui donner le nom de "Maison Mémorielle Lili Keller-Rosenberg ".

"Ce projet est une réponse urgente à la disparition progressive des derniers témoins directs de la Shoah, [...] un pont entre les générations et un rempart contre l’oubli", peut-on lire sur le site web du projet.

Concrètement, Lili Keller-Rosenberg souhaite que cette maison-musée puisse accueillir des expositions, de la documentation, des conférences ou encore des ateliers interactifs.

Lancée ce week-end, la cagnotte a déjà récolté plus de 1.600 euros pour 28 participants. Le montant nécessaire pour ouvrir le lieu n'est en revanche pas connu.

Lili Claudet avec Lilian Pouyaud