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Olivier Bogillot (Sanofi): "C'est un devoir quand on est un laboratoire comme nous" de travailler avec Pfizer/BioNTech

Un flacon avec l'inscription "vaccin contre le Covid-19", à côté du logo de Sanofi, photographiés le 23 novembre 2020.

Un flacon avec l'inscription "vaccin contre le Covid-19", à côté du logo de Sanofi, photographiés le 23 novembre 2020. - JOEL SAGET © 2019 AFP

Le laboratoire français a officiellement confirmé ce mercredi matin l'accord passé avec le duo germano-américain.

Plus de 100 millions de doses était évoquées, ce sera finalement 125 millions. Le laboratoire français Sanofi a officiellement confirmé ce mercredi matin qu'il avait conclu un accord avec le duo Pfizer/BioNTech pour conditionner le vaccin germano-américain. Le groupe "donnera l’accès à son outil de production et à son savoir-faire afin de produire plus de 125 millions de doses du vaccin" contre le Covid-19 "à partir de l'été 2021", selon un communiqué de presse. Son directeur général, Paul Hudson, assurait la veille dans le Figaro que l'entreprise espérait fournir "plus de 100 millions de doses" destinées à l'UE "d’ici la fin de l’année".

"C'est un acte de solidarité", a réagi ce mercredi matin le patron de Sanofi France, Olivier Bogillot, sur le plateau de BFMTV. "Pour retrouver une vie normale, il faudrait vacciner un maximum de personnes, et donc apporter une contribution supplémentaire on voit bien que c'est un besoin aujourd'hui. On a des capacités de production, on a un savoir-faire (...). C'est un effort de solidarité, j'irais même jusqu'à dire que c'est un devoir quand on est un laboratoire comme nous", a-t-il déclaré.

Face aux baisses de livraisons de vaccins, en raison des limites industrielles de la production, le gouvernement pressait Sanofi de venir en aide aux laboratoires qui avait déjà mis leurs vaccins sur le marché. Concrètement, le groupe se chargera dès le mois de juillet du remplissage des flacons dans son usine de Francfort, en Allemagne. Selon les informations de BFMTV, les discussions se poursuivent pour aller au-delà d'un accord sur le flaconnage, à savoir la production du principe actif – ce procédé, à la portée du laboratoire française, réclame une logistique particulière et des transferts de technologie.

En retard sur son propre vaccin

Un accord avec un goût amer pour Sanofi? Le laboratoire français, en retard dans la course aux vaccins, planche sur deux vaccins différents. L'un des deux, qui se fonde sur une technologie différente de celle utilisée par BioNTech, a révélé en décembre dernier des résultats insatisfaisants chez les plus de 65 ans. Une nouvelle étude a été lancée et les résultats sont attendus au mois de mai.

"Si ces résultats sont conformes on lancera une étude de phase 3 sur un grand nombre de patients pour vérifier la sécurité de notre vaccin. On lancera la production simultanément pour qu'une fois qu'on a les résultats en fin d'année, on soit en capacité de distribuer plusieurs millions de doses", a expliqué Olivier Bogillot.

Avec, le risque, de les jeter à la poubelle si les résultats sont mauvais. "C'est exactement ça qui nous permet aujourd'hui de faire quelque chose en quelques mois là où ça prend quelques années", a-t-il précisé.

"Il n'a jamais été prévu pour Sanofi d'arriver au mois de janvier, on savait qu'on arriverait après les autres (…). Il y a environ 250 candidats vaccins qui sont en recherche, il y en a moins de 10% qui arriveront sur le marché (…). Parmi ces 20 vaccins, je suis convaincu qu'il y en aura au moins un de Sanofi".
J. Br.