De la Solitaire du Figaro au Vendée Globe… Jean le Cam revient sur 44 ans de vie en mer

La première fois qu’il monte sur un bateau, c’est un canoë. Jean Le Cam a quatre ans, et malgré l’interdiction de mettre une voile sur l’embarcation, il utilise un parasol pour descendre les courants à l’aide du vent. Très jeune, il navigue avec son père. A 19 ans, il doit choisir entre passer son bac et réaliser sa première course.
"Le bac était en même temps que la solitaire du Figaro. Ça tombait très mal pour le bac", résume le navigateur ce vendredi au micro de Fred Mazzella dans Les Pionniers sur BFM Business.
Il y participera seize fois, montant sept fois sur le podium dont trois fois sur la première marche.
Le Vendée Globe lui appartient
Celui qu’on surnomme "le Roi Jean" a également participé à cinq Vendée Globe. Une course à la voile en solitaire, autour du monde, sans escale ni assistance, considérée comme la plus difficile des épreuves. En 2020, sur les 33 skippers au départ, il termine quatrième ex-aequo. Un exploit. Surtout après avoir passé les derniers jours de la course avec un bateau en très mauvais état. "Je me trouve avec un crac dans le bateau (...) il a fallu réparer, s'arrêter, après je me suis dit je continue, et puis ça re-casse dans le Pacifique et à la fin, je n'avais plus rien pour réparer", raconte-t-il.
Un éternel optimiste
Des moments difficiles, le Chevalier de Légion d’honneur (depuis 2021) en a connu. Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2009, lors de son deuxième Vendée Globe, suite à la perte de sa quille, son bateau chavire et il fait naufrage.
"Tu sais ce qu'il se passe, mais c'est très doux", explique Jean Le Cam. Il reste quatorze heures, bloqué, à l'intérieur du bateau retourné, il fait moins de 5 degrés, "il fait noir, tout flotte dans l'eau"… Avant d’être enfin secouru. "Ce que je me suis dit c'est que le temps était un ami, il fallait que je me prépare à rester un maximum de temps dans cet endroit. Je me suis dit que tout allait se passer mieux que ce qu'on pense et ça a été le cas". Un éternel optimiste.
"Oser pour y arriver"
Malgré le naufrage, en 2012, il repart. Puis en 2016, puis en 2020. "Ce sont des courses difficiles mais elles font rêver les gens. T’as l'impression de faire rêver les gens. C'est pour ça que je fais le Vendée Globe", confie-t-il.
La course la plus difficile de la planète, c’est pour les autres qu’il l’a fait. Et qu’il la fera encore puisqu’en 2024, sponsorisé par sa région natale le Finistère, Jean Le Cam repartira, à 65 ans, pour un sixième Vendée Globe. Comme il le dit si bien, "il faut oser pour y arriver".