BFM Business
Economie

Plus d’un Français sur deux prêt à payer plus d’impôts pour améliorer les services publics

Les services des impôts sont ceux qui recueillent le plus de satisfaction auprès des usagers

Les services des impôts sont ceux qui recueillent le plus de satisfaction auprès des usagers - Bertrand Langlois - AFP

Selon le baromètre de l'institut Paul Delouvrier, 53% des Français disent préférer une amélioration des services publics, quitte à augmenter les impôts, à une baisse de la pression fiscale. Parmi les différents services étudiés, ce sont les services des impôts qui recueillent le plus fort taux de satisfaction auprès des usagers.

Au cœur des revendications des gilets jaunes, la détérioration des services publics reste une préoccupation majeure des Français. Au point que 53% d’entre eux disent préférer une amélioration des prestations fournies, quitte à payer plus d’impôts, à une baisse de la pression fiscale susceptible de les dégrader davantage, selon le baromètre publié par l’institut Paul Delouvrier et repéré par Les Échos.

C’est la première fois que le seuil des 50% est franchi depuis la création de ce sondage en 2004. Avec néanmoins quelques différences d’une région à l’autre. Les habitants de la Bretagne et des Pays de la Loire (58%) sont ceux qui expriment le plus une préférence pour l’amélioration des services publics à une baisse des impôts, à l’inverse des habitants du Centre-Val-de-Loire (47%), de Bourgogne Franche-Comté (50%) et des Hauts de France (50%) qui sont plus partagés.

Globalement, moins d’un français sur deux (48%) a une opinion favorable des différents services publics. Un chiffre toutefois en hausse de 7 points. Par ailleurs, le niveau de satisfaction est bien plus élevé si l’on se concentre uniquement sur les usagers des services publics avec 74% d’opinions favorables (+3 points).

La santé publique, priorité des Français

Alors que la grève se poursuit dans les hôpitaux, la santé publique devient pour la première fois la principale priorité des Français à l’égard des services publics (46%, +2 points), devant l’emploi et la lutte contre le chômage (40%, -4 points). L’environnement grimpe pour sa part à la quatrième place (31%, +5 points), derrière l’éducation nationale (34%, -2 points).

S’agissant des principales attentes pour l’amélioration des services publics, six Français sur dix (58%) souhaitent que la rapidité de traitement des dossiers et de réponses aux demandes s’améliore. Viennent ensuite la simplicité de la transparence des démarches (42%) et la possibilité de les joindre plus facilement et plus souvent (37%).

81% des usagers satisfaits des services des impôts

Parmi les différents services publics étudiés, la police et la gendarmerie sont ceux qui recueillent le plus haut niveau de satisfaction des Français (65% d’opinion favorable), devant la Sécurité sociale (62%) et la fiscalité et la collecte des impôts (50%) qui gagnent 15 points, notamment grâce à la mise en place du prélèvement à la source.

Mais si l’on s’intéresse uniquement aux usagers, les services des impôts figurent en première position (81% d’opinions favorables, +3 points). Les jugements s’améliorent pour la plupart des services publics, à l’exception de la santé publique (-3 points) et de la sécurité sociale (-2 points) qui connaissent un léger recul du niveau de satisfaction auprès des usagers.

Les services de l’emploi et de la lutte contre le chômage restent ceux qui recueillent le moins d’opinions favorables (63% des usagers, 34% des Français). Ils parviennent toutefois à réduire l’écart en gagnant 10 points auprès des usagers et 13 points auprès des Français. Probablement en raison de la baisse progressive du chômage.

Des économies possibles

Enfin, si une majorité de Français préfèrent une amélioration des services publics à une baisse des impôts, cela ne les empêchent pas de penser que des économies sont possibles dans la plupart des services publics sans diminuer la qualité de service, en particulier dans les services liés à la fiscalité (66% des usagers), à l’environnement (62%) et à la Sécurité sociale (61%).

À l’inverse, la santé publique (44%), l’éducation nationale (41%) et la police et la gendarmerie (33%) restent des secteurs à protéger de toutes économies pour les usagers.

Paul Louis