"Nous avons une politique sur l'emploi qui marche", estime Olivier Dussopt

Le ministre du Travail Olivier Dussopt à la sortie de l'Elysée, le 19 avril 2023 à Paris - Bertrand GUAY © 2019 AFP
L'économie française continue de créer des emplois, et ce, pour le neuvième mois coinsécutif. Selon l'Insee, les créations ont même été meilleures que prévu. Avec 86.800 créations nettes d'emplois au premier trimestre, les chiffres sont deux fois supérieurs à ce qu'avait envisagé l'institut dans une première estimation provisoire.
Une bonne nouvelle pour le ministre du Travail Olivier Dussopt qui défend ces jours-ci devant l'Assemblée son projet de loi "plein emploi".
"On a une politique de l'emploi qui marche, s'est félicité ce matin sur France Inter Olivier Dussopt. Là où on attendait 40.000 créations nettes d'emplois, on en a eu 87.000. Au quatrième trimestre 2022, ce n'est pas 42.000 emplois créés c'est finalement 57.000."
Alors que la plupart des prévisions font état d'une remontée du chômage en France dans les prochains mois, les données semblent pour l'heure indiquer le contraire.
Malgré l'inflation, une consommation en berne et une croissance qui ne devrait pas excéder 1% en 2023, les créations d'emplois restent soutenues, ce qui constitue une énigme pour les économistes.
Plus de 50% de CDI
D'autant que les emplois sont de plus en plus durables. Le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans a augmenté de 0,4 point sur le dernier trimestre 2022, à 50,5 %. Il se situe 0,7 point au-dessus de son niveau d’avant la crise sanitaire.
"Sur les derniers mois de l'année 2022, pour la première fois depuis 25 ou 30 ans, plus de la moitié des emplois créés sont directement des CDI, rappelle le ministre du Travail. Cela veut dire qu'on crée de l'emplois, par dizaines de milliers, et cet emploi est moins précaire."
Des chiffres qui tombent à pic pour le gouvernement qui tente de faire voter une nouvelle loi sur le travail qui vise plus particulièrement les bénéficaires du RSA. Ces derniers seront concernés par des parcours d'insertion dans le cadre de la future agence France Travail.
Une loi critiquée par l'opposition qui pointe une stigmatisation des bénéficiaires des minima sociaux.
"Ce n'est pas de la stigmatisation, se défend Olivier Dussopt. La stigmatisation c'est lorsqu'on maintient les gens dans la précarité."
La loi prévoit notamment que les personnes au RSA soient automatiquement inscrites à Pôle Emploi et bénéficient de suivis, de formations ou d'offres d'emplois. C'était l'objectif du contrat d'engagement mis en place en 1988 avec la création du RMI (l'ancêtre du RSA) mais que la Cour des Comptes juge défaillant.
"Sans accompagnement, le retour à l'emploi est impossible", admet le ministre du Travail qui rappelle que "lorsque les engagements ne seront pas tenus, il y aura possibilité de sanction."
