BFM Business
Economie

Le Medef place sa rentrée sous le signe de la liberté

Le Medef fera sa rentrée cette semaine lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF).

Le Medef fera sa rentrée cette semaine lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF). - Jacques Demarthon - AFP

La Rencontre des entrepreneurs de France (REF), dont les thèmes se concentreront sur les libertés menacées, marquera la rentrée de l'organisation patronale.

Le Medef fera sa rentrée cette semaine lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), avec des débats centrés autour des libertés menacées, que ce soit pour des raisons sanitaires, climatiques, politiques ou commerciales. Patrons, scientifiques, intellectuels, ministres ou encore sportifs s'exprimeront mercredi et jeudi sur ces thèmes à l'hippodrome parisien de Longchamp. Ce fil rouge des discussions "a émergé assez naturellement pour deux raisons" dont "la première est la situation géopolitique internationale", a expliqué à l'AFP le président de l'organisation patronale Geoffroy Roux de Bézieux.

Alors qu'après l'Afghanistan, certains "expliquent que les Américains vont laisser tomber Taïwan", force est selon lui de constater "un recul de la liberté dans le monde qui est très spectaculaire". Or, "la libre entreprise, l'économie de marché a toujours fonctionné de pair avec la liberté et la démocratie", veut croire le responsable patronal. Invitée depuis plusieurs mois, la présidente et fondatrice de l'association Afghanistan Libre Chékéba Hachemi participera à un débat sur le combat des femmes contre l'oppression et l'obscurantisme à travers le monde, à peine plus d'une semaine après le retour des talibans à Kaboul.

Fragilisation du libre-échange

Deuxième raison de parler des libertés, "les tensions qu'on observe autour des contraintes sanitaires", ajoute Geoffroy Roux de Bézieux, qui prévient: "les mots ont un sens: quand on parle de dictature parce qu'on demande un pass sanitaire pour aller au restaurant, on est en train de confondre les choses". En présence de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, le changement climatique s'invite aussi dans les échanges pour savoir s'il serait devenu "un ennemi de la liberté", en nous empêchant de circuler en voiture ou de manger de la viande.

Habitué de l'événement, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire prendra la parole après l'allocution d'ouverture du président du Medef. Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton interviendra au moment où "on voit se dessiner une montée des protections, tarifaires ou non tarifaires, et une reprise en main notamment en Chine mais aussi aux Etats-Unis avec le 'America First' de Trump, qui n'a pas complètement disparu avec Biden", relève Geoffroy Roux de Bézieux. La fragilisation du libre-échange n'a toutefois pour l'instant pas empêché l'activité en France de rebondir pour frôler son niveau d'avant-crise, après une chute historique de 8% du PIB en 2020.

Pays francophones

"Aujourd'hui, le principal problème de l'économie française, ce n'est pas la pandémie, même si certains secteurs restent touchés, c'est le recrutement. On se retrouve exactement comme en février 2020", constate le président du Medef. L'heure de la fin du quoiqu'il en coûte a pour lui sonné, même s'il faut faire du sur-mesure pour les quelques secteurs ou zones géographiques qui souffrent encore, comme les hôteliers parisiens dépendant d'une clientèle internationale, les salles de sport ou les voyagistes. Une réunion est prévue lundi 30 août à Bercy sur une éventuelle prolongation de certaines aides.

Mardi après-midi et mercredi matin, la REF proprement dite sera précédée par la REF Francophonie, une nouvelle initiative soufflée à Geoffroy Roux de Bézieux par le président sénégalais Macky Sall, alors que le Togo, le Gabon et le Maroc réfléchissent à adhérer au Commonwealth, un saut déjà effectué par le Rwanda en 2009. "C'est une initiative privée d'entrepreneurs pour essayer de créer des courants d'affaires entre les pays francophones", explique le dirigeant patronal. Des responsables politiques seront néanmoins présents, dont le président malgache Andry Rajoelina et le Premier ministre ivoirien Patrick Achi.

Enfin, nul candidat déclaré ou pressenti à l'élection présidentielle française de 2022 ne figure cette année parmi les intervenants de la REF. "En 2016, on avait invité les candidats mais il n'y avait que ceux de droite qui étaient venus", rappelle Geoffroy Roux de Bézieux, qui ne veut pas que l'évènement devienne "l'applaudimètre de la présidentielle".

J. Br. avec AFP