Pas de "mur de faillites" à la rentrée, mais plutôt une "augmentation progressive et étalée"

Ce sera l'un des sujets très surveillés à la rentrée par le gouvernement. Les défaillances d'entreprises en France sont à un niveau historiquement bas, en raison des mesures réglementaires et des aides aux entreprises face à la pandémie, mais ces dernières seront bientôt débranchées.
Le niveau de défaillances est très bas "et dans le même moment, le niveau des créations d'entreprises continue d'augmenter […]. Nous sommes aujourd'hui à environ un million de créations sur douze mois, un chiffre que nous n'avons jamais vu par le passé. Sur ces créations, il y a beaucoup d'autoentrepreneurs, qui sont des structures que l'on ne retrouve généralement pas dans les procédures [de défaillance] parce qu'elles sont trop petites et qu'elles n'en ont pas forcément la nécessité", explique Thierry Million directeur des études d’Altares, qui était invité sur BFM Business ce jeudi.
En revanche, ces entreprises individuelles "ne sont pas toutes pérennes, même si le taux de pérennité s'améliore", nuance-t-il. "On a un effet de ciseau défavorable en-dehors de la conjoncture, qui est l'augmentation du nombre de créations d'entreprises et la baisse des défaillances: il y a beaucoup plus d'acteurs sur le marché pour un gâteau qui reste plus petit à se partager".
"On a peut-être joué à se faire peur"
Malgré tout, le risque d'un "mur des faillites" à la rentrée s'éloigne. "On a peut-être joué à se faire peur", estime Thierry Million. La crise sanitaire "était une situation exceptionnelle, inédite, et donc difficile de faire des projections. On a toujours du mal […] à distinguer les entreprises qui sont encore très solides et celles qui le sont juste parce qu'elles ont un accompagnement financier".
"Plus de 60.000 entreprises sont en situation de tension sérieuse" et certaines d'entre elles "ne passeront pas le cap de l'arrêt des aides", mais "cet arrêt présente l'avantage de ne pas être brutal", poursuit-il. La progressivité des arrêts au rythme du retour de l'activité "est une très bonne mécanique" qui "permet d'envisager, plutôt qu'un mur des faillites, une augmentation des faillites plus progressive, plus étalée".
Pour Thierry Million, on ne devrait pas "avoir de symptômes dès septembre mais plutôt à la fin de l'année, et plus assurément sur le premier semestre de l'année 2022".