BFM Business
Economie

La France pourrait afficher en 2021 la plus forte croissance d'Europe

placeholder video
Selon l'OCDE, le PIB de la France augmentera cette année de 5,9%. C'est deux fois que l'Allemagne. Parmi les pays du G20, seuls l'Inde, la Chine et les Etats-Unis devraient faire mieux.

Les économistes de l’OCDE partagent l’optimisme de Bercy. Selon leurs dernières prévisions, la croissance atteindra cette année en France 5,9%. Un rythme que l’économie française n’avait plus affiché depuis 1973. Et si les prévisions mondiales de l’OCDE se confirment, la France aura fait mieux cette année que les trois-quarts des pays du G20.

Seuls l’Inde (+12,6%), la Chine (+7,8%) et les Etats-Unis (+6,5%) devraient surpasser la performance de notre économie. Le PIB français progresserait ainsi deux fois plus vite que celui de l’Allemagne (+3%). Ce rebond spectaculaire sera néanmoins insuffisant pour compenser la récession de 2020 (-8,2%).

France et Allemagne devront attendre l'an prochain pour retrouver leur PIB de 2019

En 2021, le PIB de la France restera inférieur à celui qu’elle affichait en 2019. Comme l’Allemagne, elle devra attendre 2022 pour que le choc de l’an passé soit totalement absorbé. Une année donc après la Chine, l’Inde et les Etats-Unis.

Fin 2021, le PIB chinois sera, selon les prévisions de l'OCDE, supérieur de 10,3% à celui de 2019 (+4,3% pour l'économie indienne, et +2,8% pour l'économie américaine). La France aura néanmoins réussi à fermer la macabre parenthèse un an avant le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne.

Si la France fait partie des pays promis à une convalescence économique moins longue, c’est parce qu’elle a évité jusqu’à maintenant un reconfinement national. Autant, en mars 2020, le gouvernement avait décidé de mettre le pays sous cloche pour éviter à ses hôpitaux d’être totalement débordés, autant, cette année, en restant sourd aux demandes du conseil scientifique, des médecins hospitaliers et des épidémiologistes, Emmanuel Macron a pris une position plus risquée.

Le nerf de la guerre, c'est la vaccination

Ce choix présidentiel a permis à l’économie française de continuer à tourner de façon plus soutenue, par exemple, qu’en Allemagne. La chance du chef de l’Etat, c’est que l’opinion publique n’est pas sur la même ligne qu’au printemps. Elle est majoritairement hostile au confinement.

Le risque, c'est que la situation sanitaire s'emballe et oblige à un reconfinement très strict. Quant à la solution, on la connaît: que la campagne de vaccination s'accélère pour autoriser à rouvrir, avant l'été, tous les établissements fermés administrativement et pour transformer une partie des 200 milliards d'euros d'épargne mis de côté depuis le printemps 2019 par les plus aisés des Français.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco