BFM Business
Economie

L'avion pas assez cher? Le patron d'ADP répond au PDG de la SNCF

placeholder video
Augustin de Romanet estime sur BFM Business que la sortie du PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou était déplacée et que les deux modes de transports sont complémentaires.

"Ce n'est pas le train qui est trop cher, c'est l'avion qui ne l'est pas assez". La petite phrase de Jean-Pierre Farandou, devant des députés, n'est pas pas passée inaperçue cette semaine. Le PDG de la SNCF s'étonnait notamment qu'on ne taxe pas suffisamment le transport aérien sur des critères écologiques.

Une sortie qui a passablement agacé les acteurs de l'aérien. Comme Augustin de Romanet, le patron d'ADP Aéroports de Paris.

"J'ai toujours considéré dans la vie que quand l'assiette du voisin se remplissait ça ne vidait pas la mienne, a-t-il confié ce jeudi au micro de BFM Business. Donc je suis un ami du développement de tous les services."

Alors que la patron de la SNCF pointait en creux l'impact sur le climat du transport aérien, celui d'ADP oppose à son homologue des arguments du même acabit.

"Je pense qu'il faut que le train se développe et jamais vous ne me verrez questionner l'artificialisation liée aux voies de chemins de fer, le glyphosate utilisé par les personnes qui entretiennent les voies de chemin de fer, jamais vous ne me verrez questionner les subventions que reçoit le domaine ferroviaire, jamais", énumère Augustin de Romanet.

53% de taxes sur un Paris-Nice

Selon le patron d'ADP, les querelles sur les modes de transport seraient improductives.

"Je crois qu'il faut que chacun reste dans son couloir de nage pour rendre le meilleur service possible et que chacun balaie devant sa porte, assure-t-il. Moi je m'efforce de balayer devant la porte des aéroports."

De son côté la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam) s'est fendu d'un communiqué dans lequel elle estime que "la concurrence constitue par ailleurs un puissant vecteur de qualité de service et permet aujourd’hui au plus grand nombre l’accès au voyage."

Prenant l'exemple d'un billet d'avion Paris-Nice à 90 euros, elle rappelle que les taxes sont bien présentes dans l'aérien.

Billet Paris-Nice
Billet Paris-Nice © Fnam

"Ce cas concret illustre le poids très important que représentent déjà les taxes et redevances en France puisque, dans cet exemple, celles-ci représentent plus de la moitié du prix total payé par le passager (53%)", assure la Fnam qui rappelle que "le transport aérien reste par ailleurs un secteur résolument engagé vers la décarbonation de ses activités."

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco