Trump-Von der Leyen: l'histoire secrète de leur première rencontre

Donald Trump n'a jamais accepté que les Européens bénéficient à la fois du parapluie sécuritaire de l'Otan, largement financé par les États-Unis, et des prix bas du gaz russe.
Dès 2018, le président américain a averti les Européens en général, et les Allemands en particulier, qu’ils faisaient une erreur en se mettant entre les mains de la Russie pour leur approvisionnement en gaz. À la tribune des Nations unies, Donald Trump avait prédit qu'un jour, l'Europe n'aurait plus accès au gazoduc Nordstream. La délégation allemande avait ouvertement ri aux propos du président américain.
Deux ans plus tard, janvier 2020, à Davos. Ursula von der Leyen vient d’être nommée présidente de la Commission européenne. Donald Trump termine son mandat. Il demande à voir l'Allemande dans une petite salle.
Un peu effrayée d'y aller seule, Ursula von der Leyen demande à Thierry Breton, en charge du Marché intérieur et du numérique, et Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission en charge du Commerce, de l'accompagner.
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Elle a raison, car dès son entrée, Trump l’attaque bille en tête, soumettant un ultimatum très clair: soit vous arrêtez d’acheter votre gaz aux Russes pour acheter le GNL américain, soit j’arrête de payer pour la défense de l'Europe avec l'Otan.
Les trois Européens ont tenté de calmer la colère du Président américain. La présidente de la Commission lui a présenté le "monsieur tech" de l'Europe et Thierry Breton; le "monsieur commerce", Valdis Dombrovskis. Et c’est comme cela qu’est né le US-EU Trade and Technology Council (TTC).
Ces deux anecdotes venues d'un passé récent éclairent le présent. Comme prévu par Donald Trump, l'Europe n'a plus accès à Nordstream et au gaz russe peu cher. Et comme voulu par Donald Trump, Ursula von der Leyen, toujours à la tête de la Commission, espère aujourd'hui éviter les foudres de Washington en termes de tarifs commerciaux en augmentant les achats de produits américains, notamment de gaz naturel liquéfié.