Trump avait limogé la cheffe des statistiques parce que le chômage augmentait, aujourd'hui il se ravise sur le choix de son successeur (complotiste et qui a tenu des propos misogynes)

Le président Donald Trump prononce le discours d'ouverture lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la salle à manger d'État de la Maison Blanche à Washington, DC, le 29 septembre 2025. - Stringer / Anadolu
La Maison Blanche a renoncé à nommer l'économiste conservateur Erwin John Antoni à la tête du service statistiques du ministère du Travail, la principale agence de statistiques économiques des Etats-Unis, selon le média américain CNN mardi.
Ce poste est vacant depuis le licenciement début août par Donald Trump d'Erika McEntarfer, qu'il accusait sans preuve d'avoir publié des chiffres "truqués" qui montraient une nette dégradation du marché du travail et qui ternissaient l'image de l'administration Trump.
Mi-août, le président avait alors désigné Erwin John Antoni comme son successeur, un conservateur ayant travaillé pour le groupe de réflexion très conservateur Heritage Foundation et sur le site duquel il avait publié des articles favorables à la politique de Donald Trump.
La procédure devait encore passer par le Sénat pour qu'il puisse définitivement entrer en poste. Mais le Sénat a reçu des documents de la Maison Blanche demandant d'annuler cette procédure et, d'après CNN, un responsable de celle-ci a indiqué mardi soir qu'un autre nom serait annoncé prochainement.
Des théories du complot et des messages misogynes
Après l'annonce de la nomination de M. Antoni, les médias américains ont révélé qu'il avait publié sur les réseaux sociaux des théories du complot et des messages misogynes, a rapporté CNN. Des sources de la chaîne ont également déclaré que les sénatrices républicaines Susan Collins et Lisa Murkowski avaient refusé de le rencontrer.
Selon le New York Times, M. Antoni n'a aucune expérience dans la fonction publique et aurait critiqué à plusieurs reprises les méthodes du service statistiques du ministère du Travail (BLS), s'alignant ainsi sur Donald Trump.
Un groupe indépendant de soutien au BLS, coprésidé par les anciens chefs du service Erica Groshen et Bill Beach, a appelé mardi dans un communiqué à ce que soit choisi un candidat ayant exprimé "publiquement son soutien en faveur de l'intégrité des produits du BLS et de ses standards".
Le BLS revoit de manière régulière, à la hausse ou à la baisse, les données de l'emploi après la publication initiale, parfois de manière importante. Après que Mme McEntarfer a été limogée, le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, avait concédé que le marché de l'emploi était effectivement en ralentissement.