OMC, soutien à l'Ukraine: à Bruxelles, Bruno Le Maire et la Commission durcissent le discours

"En matière de sanctions, toutes les options restent sur la table". Bruno Le Maire a souligné, à la sortie du conseil Ecofin, réunion des ministres européens de l'Economie et des Finances, la détermination de l'UE à approfondir ses sanctions vis-à-vis de la Russie, alors qu'un quatrième paquet de sanction vient d'être adopté.
Le discours du ministre de l'Economie, représentant pour l'occasion de la présidence française de l'Union Européenne, a aussi permis de détailler l'intérêt d'une décision adoptée plus tôt dans la journée: l'Union, aux côtés des autres pays du G7, a décidé d'arrêter de traiter la Russie comme nation-la-plus-favorisée au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Avec une conséquence immédiate :
Cette décision donne le droit à l’UE d’augmenter les droits de douane [à l'égard de la Russie, ndlr] à tout moment.
De quoi permettre d'étrangler un peu plus l'économie russe, dont le défaut semble imminent. Le Bélarus a lui vu sa candidature à l'OMC rejetée.
Complétant les propos du ministre français, le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, a en outre repoussé l'horizon d'une éventuelle suspension de l'importation de gaz russe, mesure terminale réclamée par une partie de l'opinion publique européenne.
Nous devons poursuivre la pression tant que la Russie poursuit son agression. Mais nous n’avons pas fixé de déclencheur particulier entrainant de telles mesures. Le fait que la Russie poursuit sa pression suffit à justifier un nouveau train de mesures.
Une stratégie économique commune
Les deux représentants ont par ailleurs donné des orientations concernant la coordination des 27 sur le volet économique. Une "stratégie commune", selon BLM, reposant sur trois volets.
Le soutien aux ménages, d'abord, car ils sont touchés par la hausse des prix de l'énergie : "La France l'a fait, d’autres pays l’ont fait, d’autres le feront", a insisté Le Maire.
Ensuite, un soutien aux entreprises, avec un ciblage plus précisément sur celles gourmandes en carburant et en gaz pour leur production, pour leur permettre de passer le cap de ce pic énergétique. De nouveaux PGE, des prêts à taux réduits pour la trésorerie, et des aides directes ont été évoquées.
Enfin, la diversification des approvisionnements et débouchés énergétiques a fait l'objet de nouvelles discussions. Ces trois priorités stratégiques seront intégrées, au niveau national, au plan de résilience français, qui doit être dévoilé mercredi.