BFM Business
International

"Les politiques de Trump ne marchent pas": pour le gouverneur de la Banque de France, le monde se tourne maintenant vers l'Europe

placeholder video
Invité sur RTL, François Villeroy de Galhau a déclaré avoir senti "pour la première fois" une "forte attente d'Europe" de la part des partenaires internationaux, face à la guerre commerciale menée par les États-Unis.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a indiqué lundi sur RTL percevoir "une forte attente d'Europe" de la part des pays hors États-Unis, et a souhaité que la France et l'Europe "ne ratent pas cette opportunité historique".

De retour de Washington où il a participé aux réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, François Villeroy de Galhau a affirmé sur RTL y avoir "senti pour la première fois une forte attente d'Europe de la part des partenaires internationaux hors États-Unis. Parce que l'Europe est une puissance d'équilibre dans ce monde instable, un modèle attractif sur le plan social et environnemental".

En Europe, a-t-il assuré, "il n'y aura pas d'inflation supplémentaire, ni cette année ni l'année prochaine", et "nous ne voyons pas de récession".
Les Experts : Les 100 jours de poker menteur de Donald Trump - 28/04
Les Experts : Les 100 jours de poker menteur de Donald Trump - 28/04
27:28

Parallèlement, François Villeroy de Galhau s'est dit "frappé par une forme de désillusion américaine: les politiques de (Donald) Trump ne marchent pas et l'économie américaine est malheureusement en voie de retournement négatif". Il a noté que certains prévisionnistes "attendent une récession américaine". Reprenant le thème de la "mobilisation générale" qu'il a développé dans sa lettre annuelle au président de la République, en début de mois, il a appelé à "se mettre ensemble, Français et Européens, pour relever le drapeau".

"Les années Trump, c'est une inquiétude légitime pour tout le monde. Mais si nous le voulons, si nous saisissons cette opportunité, c'est le moment de la France et de l'Europe. Ne ratons pas cette occasion historique", a ajouté le gouverneur de la Banque de France.

Croissance française

Pour la France, il a encouragé à "tenir les dépenses comme elles ont été votées". L'État "fait un bel effort", mais "il faut aussi arriver à stabiliser les dépenses locales et les dépenses sociales, en tout cas à freiner leur augmentation: il faut un effort de tous, juste et partagé". "Si nous arrivons à stabiliser ces dépenses en volume, il n'y a pas besoin d'augmenter les impôts", selon lui.

Sur la croissance française, pour laquelle la Banque de France envisage actuellement une augmentation du PIB de 0,7%, qui est aussi la prévision du gouvernement pour cette année, il n'a pas exclu "une tendance au ralentissement" lors de l'actualisation des prévisions de la Banque en juin, tout en misant aussi sur "certains éléments qui peuvent jouer positivement, comme la relance en Allemagne".

J. Br. avec AFP