Le gouverneur de la Banque de France prévient que les "attaques" contre les banques centrales peuvent "menacer la stabilité financière"

Les "attaques contre l'indépendance et la crédibilité des banques centrales" pourraient "menacer la stabilité financière" mondiale, a prévenu mardi le gouverneur de la Banque de France, en référence aux menaces proférées par Donald Trump envers le président de la banque centrale américaine (Fed).
"L'incertitude économique", liée à la guerre commerciale lancée par le président des États-Unis, "pourrait menacer la stabilité financière", a estimé François Villeroy de Galhau lors d'une allocution à New York.
"Ces effets financiers profondément négatifs pourraient aussi résulter des attaques contre l'indépendance et la crédibilité des banques centrales, comme nous l'avons vu récemment", a ajouté le banquier central, invité par l'organisation Foreign Policy Association.
Villeroy de Galhau appelle les pays à négocier sur les droits de douane
Donald Trump a régulièrement critiqué le président de la Fed, Jerome Powell, coupable notamment, selon lui, de ne pas avoir poussé la Réserve fédérale à abaisser ses taux plus rapidement pour soutenir l'économie américaine.
"Si je veux qu'il parte, il va partir très vite croyez-moi", avait déclaré la semaine dernière le chef de l'État américain, avant de faire volte-face mardi.
Donald Trump a assuré qu'il n'avait "aucune intention" de limoger Jerome Powell, une prérogative que beaucoup de juristes lui contestent. Le milliardaire républicain n'a même "jamais eu" la volonté de débarquer le président de la Fed, a-t-il martelé.
François Villeroy de Galhau a exhorté les dirigeants européens et Donald Trump à "mettre à profit la pause de 90 jours" annoncée par le président américain avant l'imposition de droits de douane très élevés "pour échanger sérieusement". Une semaine après avoir dévoilé une liste de nouvelles mesures douanières, début avril, le chef de l'Etat américain a décrété un moratoire de 90 jours. L'Union européenne est sous la menace de droits de douane de 20%, qui s'ajouteraient aux 10% déjà mis en place par le gouvernement Trump.