"Il va devenir le premier billionnaire du monde": le pape Léon XIV fustige la rémunération d'Elon Musk et des dirigeants qui gagnent "600 fois plus" que leurs salariés

La messe d'inauguration du pontificat de Léon XIV, le 18 mai 2025, place Saint-Pierre - Alberto PIZZOLI / AFP
Léon XIV fustige les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises. Dans sa première interview publiée dimanche par le site d'information catholique Crux, le pape a dénoncé les inégalités de richesses, à l'origine selon lui de la "polarisation du monde" et de la perte de sens de la valeur de la vie humaine et de la famille.
L'un des facteurs, "à mon avis très significatif, est l'écart toujours plus grand entre les revenus de la classe ouvrière et ceux des plus riches", a déclaré le souverain pontife dans cet entretien accordé en juillet mais publié dimanche à l'occasion de son anniversaire.
"Les PDG qui, il y a 60 ans, auraient pu gagner quatre à six fois plus que ce que les travailleurs reçoivent… 600 fois plus (aujourd'hui)", a-t-il encore déploré. Avant de citer le cas du patron de Tesla: "Hier, on a appris qu'Elon Musk allait devenir le premier billionnaire (1.000 milliards de dollars, NDLR) du monde. Qu'est-ce que cela signifie et à quoi cela sert-il? Si c'est la seule chose qui ait encore de la valeur, alors nous avons un gros problème".
Un plan de rémunération colossal
La fortune d'Elon Musk qui se compose pour l'essentiel d'actions Tesla est aujourd'hui estimée à 419 milliards de dollars, selon Bloomberg. Un rapport de l'Informa Connect Academy publié il y a an prédit toutefois qu'elle pourrait atteindre 1.000 milliards de dollars d'ici 2027.
D'autant que l'homme le plus riche du monde s'est vu proposer par le conseil d'administration de Tesla un plan de rémunération de 1.000 milliards de dollars. Une rémunération qui devrait être liée à des objectifs de performance ambitieux, notamment la croissance des produits basés sur l'intelligence artificielle et des systèmes autonomes.
Le conseil d'administration du groupe américain avait approuvé plus tôt cette année un plan de rémunération provisoire pour son directeur général d'une valeur d'environ 29 milliards de dollars en actions restreintes, conçu pour le maintenir à la tête de l'entreprise au moins jusqu'en 2030, alors que celle-ci s'oriente vers une stratégie axée sur l'intelligence artificielle