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Droits de douane dans l'automobile: Luc Chatel déplore "une crise qui va s'ajouter à la crise"

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Invité de Good Evening Business, le président de La Plateforme automobile regrette l'annonce de Donald Trump d'instaurer des droits de douane sur les voitures fabriquées en dehors des Etats-Unis.

Les acteurs du marché automobile multiplie les alertes depuis plusieurs jours. En cause, l'instauration de droits de douane supplémentaires à hauteur de 25% sur les voitures importées sur le sol américain lorsqu'elles sont fabriquées en dehors des Etats-Unis. Invité de Good Evening Business, Luc Chatel déplore cette nouvelle décision douanière de Donald Trump. "Je constate avec regret qu'une crise va s'ajouter à la crise, a indiqué le président de La Plateforme automobile. Nous traversons dans l'industrie automobile en Europe une situation très délicate car nous n'avons pas retrouvé le niveau d'activité d'avant-Covid. Nous avons des difficultés à mettre en oeuvre cette transformation vers l'électrique."

"L'automobile est un marché mondialisé avec des grands blocs de pays qui ont une capacité à produire et des pays émergents qui aspirent à acheter des voitures. Mettre en place des droits de douane, c'est perdant pour tout le monde."

S'il rappelle que "seulement" 600.000 véhicules fabriqués en Europe sont exportés aux Etats-Unis chaque année, l'ancien ministre estime que les conséquences précises de ces nouveaux droits de douane sur l'ensemble de la filière automobile est difficile à mesurer. "Nous n'avons pas encore le détail mais ce qui est évident est que quand vous avez un constructeur qui va voir le prix de vente de ses voitures augmenter de 25%, ça ne pourra pas être supporté par le consommateur et il va se retourner vers ses équipes, ses fournisseurs, ses équipementiers, souligne-t-il. C'est très mauvais pour la filière automobile."

Ne pas tourner le dos à la Chine

Alors que l'Union européenne a déjà évoqué des mesures de rétorsion par réciprocité, le président de La Plateforme automobile considère qu'il s'agit là d'une réponse à court terme. "La solution de long terme est de discuter car les perdants seront les consommateurs et donc les électeurs de Trump, insiste-t-il. Pendant des années, on a encouragé les constructeurs européens à fabriquer au Mexique et aujourd'hui, on va pénaliser cette chaîne de valeur et le consommateur américain. On souhaite sortir de ça par le haut et on est en train d'y réfléchir avec les Chinois."

"Les Chinois ne sont pas nos ennemis [...] Il faut pas être absent du marché chinois."

Luc Chatel rappelle ainsi que la Chine est le premier marché mondial, le premier producteur automobile dans le monde mais aussi le premier exportateur. "Les constructeurs et équipementiers français continuent de fabriquer en Chine, assure-t-il. On a des partenariats industriels que nous souhaitons continuer [...] Il faut raisonner en partenariats industriels, en accords gagnant-gagnant."

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Timothée Talbi