Démission de Macron, fin du Brexit... Les scénarios dystopiques de Saxo Banque pour 2023

Un opérateur de bourse - Mario Tama - Getty Images North America - AFP
Prévoir l'imprévisible. N'est-ce pas le rôle des gouvernements ou encore des institutions financières et des banques? A ce petit jeu de la boule de cristal, Saxo Banque publie à chaque fin d'année ses 10 prévisions chocs pour l'année qui vient, en estimant l'impact que cela pourrait avoir sur les marchés. Et dans un monde tétanisé par les incertitudes géopolitiques, économiques, énergétiques et sanitaires, autant dire qu'aucun de ces scénarii, bien que peu probables, n'est à écarter totalement... Nous en avons retenu quatre.
Une démission d'Emmanuel Macron
Sans majorité absolue à l'Assemblée nationale, "le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’adopter des lois majeures et le budget 2023 par décret accéléré, déclenchant l’article 49.3 de la Constitution. Néanmoins, il n’est pas acceptable de contourner le législateur pour gouverner dans une démocratie. Emmanuel Macron comprend qu’il sera un canard boiteux durant les quatre prochaines années et qu’il ne sera pas en mesure de faire adopter sa réforme des retraites qu’il a signée. Suivant l’exemple de Charles de Gaulle en 1946 et 1969, Emmanuel Macron décide de démissionner en 2023, contre toute attente".
"La démission d’Emmanuel Macron ouvre les portes de l'Élysée à la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen. L’évènement provoque une véritable onde de choc en France et à l’étranger, et sonne comme un nouveau coup dur porté au projet européen et à ses fondations institutionnelles vacillantes" imagine la banque.
L'inflation ne se résorbe pas, les contrôles des prix se généralisent
"2023 est l’année au cours de laquelle le marché prend conscience que l’inflation n’est pas près de se tasser. La remontée des taux de la Fed et le resserrement quantitatif entrainent un nouveau coup dur aux marchés du Trésor américain. La Fed est obligée de prendre de nouvelles mesures sournoises pour endiguer la volatilité du marché des bons du Trésor américain", écrit Saxo.
"Dans une économie de guerre, la main du gouvernement s’étendra impitoyablement tant que les pressions sur les prix compromettent la stabilité. Les dirigeants politiques sont convaincus que la hausse des prix traduit l’échec du marché et qu’il faut plus d’interventionnisme pour empêcher l’inflation de déstabiliser l’économie et la société. L’année 2023 sera marquée par un plus grand contrôle des prix et des salaires. Mais le résultat sera le même que pour toutes les politiques gouvernementales ou presque: la loi des conséquences indésirables" prévoit Saxo.
"Contrôler les prix sans résoudre le problème sous-jacent engendrera non seulement plus d’inflation, mais cela pourrait également déchirer le tissu social. En effet, les freins à la production et la mauvaise gestion des ressources et des investissements pourraient provoquer une dégradation des conditions de vie. Seuls les prix fixés par le marché permettent d’améliorer la productivité et la rentabilité via l’investissement".
Le Royaume-Uni organise un référendum pour réintégrer l’Union européenne
"En 2023, Rishi Sunak et Jeremy Hunt réussissent l’exploit de faire chuter la cote de popularité des Conservateurs britanniques à des niveaux historiques. Leur programme budgétaire, d’une violence inouïe, plonge le Royaume-Uni dans une récession brutale, avec une montée en flèche du chômage et, paradoxalement, une flambée des déficits due au tarissement des recettes fiscales" imagine la banque.
"Dans ce chaos économique, les sondages en Angleterre et au Pays de Galles montrent que les gens regrettent leur vote en faveur du Brexit. Rishi Sunak finit par craquer, organise un scrutin et démissionne pour permettre à un nouveau candidat Conservateur de prendre la tête du parti meurtri. Il constate le soutien populaire en faveur d’un second référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne".
"Un gouvernement travailliste prend le pouvoir au troisième trimestre, promettant un référendum d’adhésion à l’Union européenne pour le 1er novembre 2023. Le camp en faveur d’une nouvelle adhésion à l’UE l’emporte".
Un pays interdit la production de viande d'ici 2030
"Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, une étude estime qu’il faudrait réduire la consommation de viande à 24kg par personne par an, contre 70kg en moyenne dans les pays de l’OCDE actuellement. (...) En 2023, un pays désireux de prendre les devants dans la lutte contre le réchauffement climatique entreprend de taxer plus lourdement la production et la consommation de viande à partir de 2025" scénarise Saxo.
"De plus, le pays en question prévoit d’interdire toutes les viandes animales d'ici 2030, estimant qu’il faudra se contenter de viandes végétales, qui produisent moins d’émissions de carbone, pour contribuer à sauver l’environnement et lutter contre le changement climatique".