Conciliant ou méchant? Quel ton Trump va employer avec Poutine dans son coup de fil de 16 heures?

Donald Trump au téléphone le 28 janvier 2017 à Washington et Vladimir Poutine au téléphone à Moscou le 27 décembre 2023. (photos d'illustration) - Gavriil GRIGOROV, Drew ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / POOL / AFP
Même si c’est un dossier qui commence vraiment à l'encombrer et qu’il a menacé à plusieurs reprises de se désengager, il persiste. Donald Trump veut tenter d’arracher un cessez-le-feu. Rendez-vous est donné ce matin à Vladimir Poutine à 10 heures, heure de Washington. Il sera 17 heures à Moscou (et 16 heures à Paris).
Objet de la conversation:
"L'arrêt du 'bain de sang' qui tue plus de 5.000 soldats russes et ukrainiens par semaine, et le commerce" indique Donald Trump sur son réseau social.
Le locataire de la maison blanche l’a dit la semaine dernière, “rien ne se passera” tant qu’il ne parlera pas à Poutine. Mais se passera-t-il quelque chose à l'issue de cet appel? Pourra-t-il se targuer d’une avancée significative?
Cela dépendra certainement du ton dont Donald Trump usera avec son interlocuteur. Lors du rapprochement en mars avec le Kremlin, il parlait de son homologue russe en des termes élogieux. Poutine est un homme "très intelligent, pragmatique", disait-il. Plus récemment, le président américain a exprimé sa frustration voire sa "colère" contre un homme qui, a-t-il dit, le "manipule".
Il sera intéressant de voir quelle sera son attitude avec Poutine. Mettra-t-il sur lui une pression accrue comme le demandent de plus en plus d’élus républicains? Trump a brandi la menace de nouvelles sanctions sans pour autant passer à l’action jusqu’ici.
Différence de traitement
Trump se montre jusqu’ici conciliant avec Poutine. Zelensky s’est retrouvé seul en Turquie la semaine dernière. Il a bien rencontré Recep Tayyip Erdogan avec qui les relations sont bonnes mais Poutine qui avait pourtant proposé le rendez-vous, ne s’y est pas rendu. Ni Trump.
Le président ukrainien pensait que cela ferait éclater au grand jour l’hypocrisie et le cynisme de Poutine, qu’il en paierait les conséquences, mais il n’en a rien été. Non seulement, le chef du Kremlin échappe à des sanctions supplémentaires mais il obtient un appel avec son homologue américain qui ne l’a d’ailleurs pas sermonné.
Si Zelensky avait refusé de se rendre en Turquie, on aurait du mal à croire que la réaction de Trump aurait été identique. Il faut aussi bien noter que Trump appelle Poutine d’abord, après Zelensky, et ensuite des membres de l’OTAN. Ça nous donne une idée de ses priorités.
Semaine "cruciale"
Pendant ce temps, les européens essaient de peser au maximum. A la veille de cet appel, les dirigeants français, britannique, allemand et italien se sont entretenus par téléphone avec le président américain.
Ils "ont discuté de la situation en Ukraine et du coût catastrophique de la guerre pour les deux parties".
Pour Emmanuel Macron c’est à Poutine de prouver qu'il veut vraiment la paix et d'accepter le cessez-le-feu proposé par le président Trump, soutenu par l'Ukraine et l'Europe"
Cette semaine sera "cruciale" juge Ursula von der Leyen. Jusque-là, les négociations entre délégations ukrainiennes et russes en Turquie n’ont abouti qu'à un échange de prisonniers.
Donald Trump "est déterminé à obtenir des résultats" assure, Steve Witkoff. L'envoyé spécial qui met en garde: "Si lui n'y parvient pas, alors personne ne le pourra".