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Cette petite île vous propose d'acheter sa nationalité pour financer la lutte contre le réchauffement climatique

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Menacée par le réchauffement climatique, la montée des eaux, la multiplication des tempêtes et l'érosion côtières dues au réchauffement climatique, l'île de Nauru va vendre des passeports pour financer des mesures de protection.

Il sera bientôt possible de devenir citoyen de Nauru, moyennant 105.000 dollars. Cette petite île, située au nord-est de l'Australie, a lancé une opération de vente de passeports, afin de collecter des fonds pour fiancer son adaptation au changement climatique, comme le rapporte la chaîne américaine CNN.

Située à faible altitude, l'île est directement menacée par la montée des eaux. Et le troisième plus petit pays du monde ne dispose pas des ressources nécessaires pour se protéger d'une crise climatique à laquelle les pays riches et industrialisés ont largement contribué.

"Alors que le monde débat de l'action climatique, nous devons prendre des mesures proactives pour assurer l'avenir de notre nation", a déclaré le président de Nauru, David Adeang, à CNN.
Pourquoi le niveau des eaux augmente-t-il?
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"Leur maison entière engloutie par les grandes marées"

"De nombreuses personnes résidant sur la côte ont déjà perdu des terres - ertaines ont vu leur maison entière engloutie par les grandes marées et ont tout perdu", a expliqué Tyrone Deiye, chercheur à la Monash Business School en Australie et ressortissant de Nauru.

Le gouvernement estime que la vente de la citoyenneté permettra de collecter les fonds nécessaires à la mise en œuvre d'un plan visant à déplacer 90% des quelque 12.500 habitants de l'île sur des terres plus en hauteur par rapport au niveau de la mer.

Nauru espère pouvoir récolter environ 5,6 millions de dollars la première année, et jusqu'à 42 millions de dollars par an à terme.

Des passeports détournés à des fins criminelles

Mais ce genre d'opérations comporte des risques. Dans les années 90, l'île avait déjà lancé un programme similaire, entaché par de nombreux scandales, notamment l'arrestation en 2003, en Malaisie, de deux personnes munies de passeports de Nauru et soupçonnées d'être des terroristes d'Al-Qaida.

Le gouvernement promet donc cette fois des contrôles rigoureux et exclura les personnes originaires de pays désignés comme à haut risque par les Nations unies, notamment la Russie et la Corée du Nord. Des partenariats avec des organisations internationales, dont la Banque mondiale, apporteront "expertise et supervision", a également assuré le président David Adeang.

Marine Cardot