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Economie

Des métaux critiques exploités au fond du Pacifique en 2026

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L'entreprise canadienne The Metals Company a réfuté les conclusions d'une étude environnementale qu'elle avait elle-même financée, jugeant les conclusions "trompeuses". Elle compte débuter le forage en 2026.

En 2026, on trouvera des métaux précieux dans le fond de l'océan. L'entreprise canadienne The Metals Company a annoncé lundi soir lancer un projet d'exploitation minière en eaux profondes dans le Pacifique sud, malgré les critiques sur le plan environnemental.

"Si tout se passe comme prévu, nous parlons toujours de 2026", a déclaré son directeur général Gerard Barron, en marge du sommet du Forum des îles du Pacifique, aux Tonga.

Par l'intermédiaire d'une filiale soutenue par le petit État insulaire de Nauru, The Metals Company espère ouvrir une vaste zone économique offshore pour collecter dans les fonds marins des roches polymétalliques, aussi appelées nodules.

De premiers essais sont déjà en cours, et The Metals Company a déclaré qu'elle soumettrait ses plans au régulateur international début de l'année prochaine.

Véhicules électriques

Les nodules sont chargés de manganèse, de cuivre, de cobalt ou de nickel, métaux utilisés dans la fabrication des batteries de véhicules électriques. Ce sont des formations minérales qui se développent à l'aide de microbes pendant des millions d'années, notamment autour de noyaux de matière organique tels qu'une dent de requin ou des os de baleine.

Avec Nauru, les Tonga et les îles Cook sont à l'avant-garde de l'exploitation des nodules polymétalliques, au contraire des Palaos, des Fidji ou des Samoa qui s'y opposent et insistent pour que les questions environnementales soient étudiées avant le démarrage des projets.

Une étude scientifique, en partie financée par The Metals Company et publiée début 2024, démontre que l'extraction des nodules peut potentiellement perturber le cycle du carbone. Mais Gérard Barron en réfute les conclusions, les qualifiant de "trompeuses".

Nauru, qui compte 12.500 habitants sur une superficie d'environ 20 km2, revendique une zone d'exploration minière de plus de 70.000 km2 dans un espace appelé la zone de fracture Clarion-Clipperton.

Dans le passé, l'exploitation du phosphate avait fait de Nauru l'un des pays les plus riches au monde en termes de PIB par habitant. Mais cette manne s'est tarie, faisant apparaître sur l'île des paysages excavés et dénudés.

VG avec AFP