"C'est un dossier difficile": Éric Lombard appelle les Européens "à l'unité" dans les négociations sur les droits de douane

Au lendemain des critiques de Bernard Arnault contre l'UE, le ministre de l'Économie a appelé à "l'unité de la nation" et "des Européens" en cette "période" de négociations avec les États-Unis sur les droits de douane.
"C'est un dossier difficile. (...) Nous devons être solidaires dans une phase où la négociation est âpre. Nous sommes ambitieux, nous avons les moyens de rééquilibrer la discussion avec les Américains", a déclaré le locataire de Bercy qui se rendra à Washington la semaine prochaine.
Le ministre a notamment rappelé que l'Europe représentait "un marché de 450 millions de personnes". "Nous représentons une des économies les plus puissantes de la planète et donc nous abordons cette discussion avec beaucoup de profesionnalisme, de sérénité et d'énergie", a-t-il ajouté.
"L'Europe est très unie"
La veille, Bernard Arnault avait reproché à l'UE de ne pas aller assez vite dans les négociations avec les États-Unis. Le patron de LVMH avait ainsi indiqué que son groupe pourrait augmenter sa production outre-Atlantique si les droits de douane venaient à augmenter. "Il ne faudra pas dire que c'est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver", a-t-il estimé..
"La liberté d'expression dans notre pays est totale donc je ne commente pas les propos d'un de nos grands dirigeants", a réagi Éric Lombard ce vendredi. Mais si "les négociations n'avancent pas" c'est "parce qu'aujourd'hui nos interlocuteurs n'ont pas encore reçu mandat de leur président", a-t-il ajouté.
Avant de tenir à rappeler que "l'Europe est très unie dans cette période de difficulté (...) et l'Europe dans cette négociation avec les États-Unis est représentée par un commissaire (...) qui à toute autorité, tout talent et toute expérience pour négocier avec les Américains".
Pouvoir "bureaucratique"
Lors de l'assemblée générale de LVMH jeudi, Bernard Arnault avait également affirmé que l'UE n'était "pas dirigée par un pouvoir politique mais par un pouvoir bureaucratique" qui "passe son temps à éditer des réglementations", rendant "pas facile" la création d'une "zone de libre-échange" entre les États-Unis et l'UE qu'il appelle de ses voeux.
Il a dit avoir "l'impression pour l'instant que nos amis britanniques sont plus concrets dans l’avancement des négociations" avec les États-Unis sur les droits de douane. Or, "tout ceci mérite la plus grande attention de la part des gouvernements en Europe, notamment du gouvernement français parce qu’il y aura des conséquences sociales dramatiques si un accord ne pouvait pas être trouvé, en particulier pour notre viticulture (...)", a-t-il déclaré.