Comme Elon Musk, Bernard Arnault veut une "zone de libre-échange" entre l'Europe et les Etats-Unis

Bernard Arnault et Elon Musk se sont rencontrés à Paris le 16 juin 2023. - Instagram
Le PDG de LVMH Bernard Arnault a appelé jeudi les dirigeants européens à régler "à l'amiable" les tensions commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis, se disant même "favorable" à "une zone de libre-échange" entre les deux puissances économiques, tout en étrillant les "bureaucrates" de Bruxelles.
Alors que le géant français du luxe est concerné par les nouveaux droits de douane annoncés par le président Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche, Bernard Arnault souhaite que les dirigeants européens négocient "intelligemment" avec l'administration américaine, a-t-il dit lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe LVMH.
"Ces négociations sont vitales pour beaucoup d'entreprises en France, et malheureusement, j'ai l'impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l'avancée des négociations", a déploré le PDG en marge de l'assemblée générale.
"Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d'en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c'est vital", a-t-il insisté.
Devant les actionnaires de son groupe, Bernard Arnault s'est montré très critique à l'égard de l'UE. Elle "n'est pas dirigée par un pouvoir politique", a-t-il dit, "mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations", rendant "pas facile" la création d'une "zone de libre-échange" entre les Etats-Unis et l'UE qu'il appelle de ses voeux.
Musk l'a conseillé à Trump
Et le patron de LVMH de mettre en garde: si les négociations entre l'Europe et les Etats-Unis aboutissent à des droits de douane élevés, son groupe sera "forcément amené à augmenter (ses) productions américaines".
Avec son souhait de zone de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis, Bernard Arnault rejoint le milliardaire américain Elon Musk, membre de l'administration Trump, qui a déclaré début avril espérer tendre vers "une zone de libre-échange" entre l'Europe et l'Amérique du Nord, avec des "droits de douane nuls".
L'Europe et les États-Unis "devraient idéalement évoluer, à mon avis, vers une situation de droits de douane nuls, créant ainsi une zone de libre-échange entre l'Europe et l'Amérique du Nord", a déclaré Elon Musk lors d'une intervention en vidéo le 5 avril.
"Que l'on souhaite travailler en Europe ou aux États-Unis, on devrait pouvoir le faire, à mon avis", a indiqué le miliardaire précisant avoir "conseillé le président Trump en ce sens".
Bruxelles a proposé à Washington une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, dont les voitures, avait indiqué début avril la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de tenter d'éviter une guerre commerciale.