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Accord de trêve attendu à Gaza: le mérite doit-il revenir à Donald Trump?

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LE MONDE QUI BOUGE. Après 15 mois de guerre à Gaza un sérieux espoir de trêve se profile. Et le mérite pourrait revenir à Donald Trump.

Les négociateurs d’Israël, du Hamas, des États-Unis ou du Qatar se montrent plus optimistes que jamais. Les discussions en seraient au "stade final". Plusieurs sources évoquent la possible instauration d’une trêve dès ce weekend. Celle-ci serait accompagnée de la libération de 33 otages en échange de celle de prisonniers palestiniens.

"Il y a une véritable volonté de notre part de parvenir à un accord", affirme le ministre israélien des Affaires étrangères. Pour le secrétaire d'État américain la balle est maintenant dans le camp du Hamas. Et Anthony Blinken veut croire à une résolution rapide.

"Je pense que nous obtiendrons un cessez-le-feu et que nous y parviendrons dans les derniers jours de notre mandat ou après le 20 janvier."

Anthony Blinken affirme que "l'accord devrait suivre de près les termes de celui que le président Biden avait proposé en mai dernier". L’administration sortante tente de s’attribuer la paternité d’un éventuel compromis car, elle le voit bien, le mérite est en train de revenir à Donald Trump.

L'"ami d'Israël"

Celui qui sera investi lundi avait promis "l’enfer" au Moyen-Orient si les otages n’étaient pas libérés avant son retour. Mais Gaza vit déjà l’enfer. Peu probable donc que cette menace soit à l’origine du déblocage de la situation.

En revanche, Donald Trump est proche d’un acteur clé: Benjamin Netanyahou. Ce dernier qualifie le Républicain de "meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche".

Donald Trump serait parvenu à contraindre Netanyahou "d'accepter un plan qu’il avait rejeté à plusieurs reprises ces six derniers mois", affirme son entourage.

Il faut également mentionner le rôle joué par son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, accessoirement aussi son partenaire de golf. Steeve Witkoff, connu pour ses prises de position pro-israéliennes, s’est rendu dans la région pour de multiples entretiens. Il n’a pas connaissance des détails précis du dossier mais son action a été "déterminante", soulignent de hauts responsables américains, cités par le New York Times.

Une "capitulation face au Hamas"

Mais quel serait l’intérêt du Premier ministre israélien à céder? D’autant que l’extrême droite, dont il dépend pour se maintenir au pouvoir ne veut pas entendre parler d’une fin de la guerre à Gaza.

Caroline Loyer : Trêve attendue à Gaza, l'effet Trump ? - 15/01
Caroline Loyer : Trêve attendue à Gaza, l'effet Trump ? - 15/01
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Un accord serait une "catastrophe" pour le ministre des Finances qui réclame toujours un "nettoyage" de l’enclave palestinienne. Le texte en cours de négociation est une "capitulation face au Hamas", estime pour sa part le ministre de la Sécurité nationale. Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir menacent tous deux de démissionner et de faire tomber la coalition. Leur opposition avait fait échouer de précédentes négociations.

Mais Benjamin Netanyahou a peut-être un argument pour les retenir. Il espére le soutien de Donald Trump à l’annexion de parties de la Cisjordanie, ce que réclame l’extrême droite depuis longtemps. Donald Trump ne s’est pas publiquement prononcé sur ce point mais en 2015, il affirmait ne pas voir la Cisjordanie "comme un territoire occupé".

Caroline Loyer