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Grève du 17 septembre: une mobilisation pour un plan "de rupture" plutôt qu'un plan de relance

La CGT, Solidaires, FSU et des syndicats de jeunesse appellent à une journée de manifestation et de grève le jeudi 17 septembre.

La CGT, Solidaires, FSU et des syndicats de jeunesse appellent à une journée de manifestation et de grève le jeudi 17 septembre. - -

La CGT, rejointe par Solidaires, FSU et des syndicats de jeunesse, a appelé à une journée de manifestation et de grève le jeudi 17 septembre.

Une occasion pour les salariés de "se défendre", notamment face aux suppressions d'emplois, a affirmé samedi le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. La CGT a appelé les salariés du privé et du public à se joindre à une journée de grève et de manifestation le jeudi 17 septembre, rejointe par les enseignants de la FSU et l'union syndicale Solidaires ainsi que plusieurs organisations de jeunesse (Fidl, MNL, Unef et UNL). Ce sera la première journée de mobilisation syndicale depuis la présentation par le gouvernement du plan de relance de 100 milliards d'euros.

Un plan de relance au cœur de la grogne des organisations mobilisées – bien que la CGT ait appelé à la grève dès le début du mois de juillet. Le plan de relance, "une série de mesures régressives", "ne s'adresse qu'aux entreprises, qui pourront notamment bénéficier d'une exonération d’impôts de production à hauteur de 10 milliards d’euros par an et cela sans aucune condition ni contrepartie" et "aucune mesure n'a été prise pour les milliers de travailleurs victimes de délocalisations et de plans de licenciements", affirme-t-on du côté de la CGT, qui évoque Airbus, Renault et Sanofi.

Les syndicats mobilisés réclamaient dès la fin août des mesures "en totale rupture avec les politiques économiques et sociales actuelles" plutôt qu'un "énième plan de relance qui ne remettrait pas en cause ces politiques". Outre l'abandon de la réforme des retraites et de celle de l'assurance-chômage, reportées pour le moment par le gouvernement, sont notamment cités la réduction du temps de travail sans perte de salaire, la lutte contre la précarité, le développement des services publics, la hausse du SMIC et des minimas sociaux ou encore la prise en compte de l'urgence écologique.

"De la manipulation"

Le "Ségur de la santé", qui s'est conclu fin juillet sur une série de mesures destinées à transformer le système de soins et à améliorer les conditions de travail des soignants, est aussi dans la ligne de mire - ces accords, signés par la FO, la CFDT et l'Unsa, avaient été rejetés par SUD et la CGT. Cette dernière estime que le 'Ségur' "n’a annoncé aucun changement ni infléchissement dans la politique de démantèlement du service public de santé", évoquant les "4700 lits supprimés depuis le début de quinquennat d'Emmanuel Macron".

Du côté de la SNCF, la CGT-Cheminots et SUD-Rail ont également appelés les cheminots à se mobiliser. Sud-Rail dénonce notamment les "effets d'annonce" du plan de relance du secteur ferroviaire, auquel sera consacré 4,7 milliards d'euros. "Tous les chiffres annoncés relèvent bien souvent de la manipulation, d’investissements déjà budgétés ou d’obligations réglementaires non financées depuis des années", assure le syndicat. La CGT-Cheminots, sur la même longueur d'onde, estime que l'on est "très loin des moyens nécessaires pour améliorer et développer le service public ferroviaire".

En réponse au préavis de grève déposés à la SNCF, le Premier ministre Jean Castex en avait appelé "au sens des responsabilités de chacune et chacun" pour faire "progresser le dialogue social". "J'ai du mal à comprendre très honnêtement cette grève", avait commenté à son tour le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, y voyant "une grève par habitude". "Dans un moment compliqué pour la France, singulièrement compliqué pour tous les transports publics (...), j'aurais espéré qu'il y ait une forme de paix sociale souhaitable pour tous", avait-il ajouté.

J. B.