Un plan de relance presque entièrement "100% pro-business"

Un plan de relance tourné vers les entreprises. C'est le grand message qu'il faut retenir de la présentation par le gouvernement de son plan de relance de 100 milliards d'euros, qui doit relancer la machine économique française. Certains, dans les cabinets ministériels, appuieront les mesures de soutien à la demande, et on devrait régulièrement entendre, dans les prochaines semaines, qu'un tiers de ce plan de relance est tourné vers la cohésion ou le soutien à l'emploi. Dans la réalité, c'est un véritable choc de l'offre, et c'est ce qui le distingue des autres plans mis en œuvre par le passé.
Le gouvernement a annoncé une baisse significative de 20 milliards d'euros – en deux temps, 10 milliards d'euros en 2021 et 10 milliards d'euros en 2022 – des impôts de production. C'était une attente extrêmement forte de la part des industriels, qui ont même été surpris par ces montants. Surtout, c'est une vraie bouffée d'air pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les très petites, petites et moyennes entreprises (TPE/PME): 42% de ces baisses d'impôts devraient profiter aux ETI et 32% aux TPE/PME. Ce n'est pas un cadeau fait aux grands groupes.
Réduire l'écart avec l'Allemagne
Si l'on regarde dans le détail ces baisses d'impôts, on note notamment l'absence de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S). Ce levier-là a déjà été supprimé pour les TPE/PME, et s'il avait été concerné par le plan de relance, il n'aurait profité qu'aux grandes entreprises. C'est un message aux TPE/PME et ETI : l'une des principales mesures de compétitivité leur est adressée. L'idée est avant tout de réduire l'écart de compétitivité avec le voisin allemand, qui s'explique en partie par un niveau d'impôts de production 7 fois plus élevé en France qu'en Allemagne.