Fréquentation record pour les Champs-Élysées, troisième artère commerçante d'Europe

Gilets jaunes, manifestations contre la réforme des retraites, émeutes… On dit beaucoup que l'image de Paris est écornée depuis quelques années. Mais il semblerait bien que les Champs-Élysées soient imperméables à cette -supposée- mauvaise réputation.
En effet, la "plus belle avenue du monde" retrouve des couleurs, avec une fréquentation en hausse de 15% sur un an, selon le baromètre de Cushman & Wakefield, un des leaders mondiaux de l'immobilier d'entreprise.
Plus d'un million de passants par mois
Les Champs-Élysées ont retrouvé une vraie dynamique grâce au retour des touristes internationaux, souligne l'étude. La fréquentation est au plus haut et dépasse même de 80% celle d'avant-covid, période il est vrai impactée par les manifestations des gilets jaunes.
Mytraffic, le leader européen de l’analyse de flux, a calculé que plus d'un million de piétons passent chaque mois devant les vitrines de l'avenue parisienne. C'est autant de clients potentiels. Mais peu sont des locaux.
"La clientèle des Champs-Élysées est issue à 72% du tourisme, qu'il soit français ou international", précise Christian Dubois, associé chez Cushman & Wakefield.
Les Champs-Élysées arrivent ainsi à la troisième place du classement des rues commerçantes les plus fréquentées en Europe, encore loin derrière la Gran Via à Madrid mais à seulement 5000 passants mensuels d'Oxford Street à Londres, qui connaît une dynamique inverse.
Taux de vacance commerciale très faible
Résultat de cette attractivité retrouvée, les enseignes se bousculent à nouveau pour décrocher. Ainsi, 10 jours à peine après la fermeture du Disney Store sur les Champs-Élysées, en mai, deux enseignes s'étaient déjà manifestées pour reprendre le bail, selon Christian Dubois. Il est vrai que le local de 800 m2 bénéficie d'une situation centrale sur l'avenue et que les emplacements disponibles sont très demandés.
De fait, le taux de vacance commerciale n'est que de 7% sur l'avenue, car la période est propice pour les Champs-Élysées. Toutes les marques veulent avoir leur vitrine sur "la plus belle avenue du monde" en vue des Jeux Olympiques. Elles sont prêtes à y mettre le prix. Le mètre carré se loue 16.350 euros par an, en moyenne.

Par ailleurs, la distinction traditionnelle de l’avenue entre trottoir pair et impair a laissé place à une nouvelle dualité, selon Cushman & Wakefield. Le haut de l'avenue est plutôt le terrain de jeu des groupes de luxe, et va d'ailleurs accueillir deux nouvelles marques de joaillerie, Panerai (Richemont) et Messika. Plus on descend l'avenue et plus on arrive dans l'univers du sport, avec notamment l'ouverture de la nouvelle boutique du spécialiste canadien du yoga Lululemon et le transfert du magasin FootLocker.